samedi 13 novembre 2010

âme te souvient-il, du fond du paradis...

Dans la fuite en avant qui nous fracasse contre les inquiétudes de l'avenir et les aberrations du présent, j'ai été, hier, rattrapée par mes 15 ans.
15 ou 17 je ne sais plus, ces souvenirs si effrayants qui semblent appartenir à quelqu'un d'autre ou à une autre vie, d'autres inquiétudes et l'insolence de la jeunesse à l'intelligence hautaine.
Je ne sais pas comment mes quinze ans ont réussi à me trouver au milieu de la vie adulte, dans le charme de la fragilité nouvelle qui supplante l'insolence du printemps.
Je réalise soudainement que dans le combat acharné que nous menons ou seront amenés à mener, ce n'est pas tant notre futur que nous voulons sauver; c'est notre jeunesse que nous voulons préserver.
Non pas préserver quelque impression de fraicheur, ni le sourire d'un après-midi d'été, Dieu ce que j'ai détesté l'adolescence! Nous voulons préserver l'insolence de la jeunesse, la liberté de cœur, de corps et d'esprit que nous avons su acquérir loin des faux-semblants d'une religion faux-cul qui rabâche sa haine à une société servile, débile.
Quand je pense qu'à 15 ans je trouvais les gens autour de moi idiots, hypocrites et superficiels! Quand je pense que j'abhorrais la société, je réalise que je n'ose même pas aujourd'hui mettre un nom sur la société actuelle, je n'ose la qualifier de rien, tant elle me fait flipper, tant je la refuse, tant je veux en sortir, l'éclater, lui foutre deux baffes sur sa tronche de perverse hypocrite bourrée de culs bénis.
Je veux que mes enfants aient l'insolence de l'intelligence hautaine, le courage de leur liberté, qu'ils soient aussi chiants que je l'étais, aussi arrogants, aussi imbus, qu'ils se prennent les coups qui les remettent par suite dans la réalité de leur intelligence, de leurs capacités, les limites de leurs ambitions, soit; on n'est pas fini quand on a fini par savoir qui on est.
On ne meurt qu'écrasé par la foule lorsqu'on ne sait plus la traverser.


Et le reste est littérature.

1 commentaire:

  1. J'aime, avec encore plus de conviction que pour moi c'est l'automne qui est arrivé, et que je me retrouve comme je pense beaucoup d'entre nous dans tout ce que tu dis ; le courant de la vie n'est pas si facile à traverser... Mais elle vaut la peine d'être vécue.

    RépondreSupprimer