vendredi 10 septembre 2010

L'aid de Saint Patrick

En matière de sainteté, ce que l'on aime chez nous, c'est fêter dignement leur achèvement.
Si l'on n'accueille pas en grandes pompes le mois saint, on le mène à la porte des bars avec fanfare.
Qu'il conjugue sa sainteté à la chaleur du mois d'août rend son départ d'autant plus festif.
Ne faisons pas dans la langue de bois, ni dans le politico-religieux correct, le mois saint n'a de sainteté chez nous que le nom qu'il porte et les blasphèmes qu'il engendre chez les jeuneurs fatigués qui le prennent comme excuse pour leur paresse, leur mauvaise humeur, leur insolence et leur grossièretés.Ne s'exaltent pendant le mois saint que les jelbabs à la mode achetés avec bruit pour faire impression à la mosquée du coin lorsque ces dames découvrent avec émotion la prière qu'elles abandonneront sitôt le mois terminé.
Dès minuit, les bars ont ouvert leurs portes, il y a des soifs à étancher, des soifs impossible à faire patienter, à modérer, alors on fête, sans modération, on fête les bars et les bières.
Car chez nous ce qui est saint c'est l'outrance, bars et bières outrageux contre barbes et prières à outrance.
Je me demande de quel côté regardaient les yeux de Dieu hier.
Combien sont-ils à insulter un non-jeuneur et qui se sont rués sur les bars dès hier? Et combien sont-ils qui sortent de la prière et rentrent chez eux insulter leurs femmes, mentir, trahir, voler et tromper?
J'ai toujours cru, naivement, que Dieu regardait les coeurs et non pas les actes.  Aujourd'hui les coeurs n'agissent plus, ils battent; ils se battent. En terme d'action, seule la parole est acte, le discours supplante la foi et les actes tournent le dos au discours.

L'ivresse des coeurs purs ne connait pas de fin, ni fin de mois, ni faim de foie, ni crise de foi.

Et le reste est littérature.

2 commentaires:

  1. Trés beau texte.. L'hypocrisie est notre quotidien, avec ou sans mois saint. On se demande par moment si être honnête et vrn'estest devenu qu'un luxe occasionnel.

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  2. Cette question ne se pose pas chez Bataille ou elle se pose en terme d'intensité. Dans l'humanisme pst-nietzschéen Dieu est mort et les valeurs sont partout bafouées. Bataille substitue à cela une valeur suprême qui est l'intensité. En fait,de même que Dieu, le Tout Puissant, est capable de nous foutre là où il veut (son paradis ou son enfer); de même l'intensité peut nous conduire n'importe où.Le fameux "OUI nietzschéen" serait de ce fait une invite aux excréta. Encore une fois, il ne faut s'étonner de rien ! L'hétérogène de l'Homme n'a pas de limite.

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