En matière de sainteté, ce que l'on aime chez nous, c'est fêter dignement leur achèvement.
Si l'on n'accueille pas en grandes pompes le mois saint, on le mène à la porte des bars avec fanfare.
Qu'il conjugue sa sainteté à la chaleur du mois d'août rend son départ d'autant plus festif.
Ne faisons pas dans la langue de bois, ni dans le politico-religieux correct, le mois saint n'a de sainteté chez nous que le nom qu'il porte et les blasphèmes qu'il engendre chez les jeuneurs fatigués qui le prennent comme excuse pour leur paresse, leur mauvaise humeur, leur insolence et leur grossièretés.Ne s'exaltent pendant le mois saint que les jelbabs à la mode achetés avec bruit pour faire impression à la mosquée du coin lorsque ces dames découvrent avec émotion la prière qu'elles abandonneront sitôt le mois terminé.
Dès minuit, les bars ont ouvert leurs portes, il y a des soifs à étancher, des soifs impossible à faire patienter, à modérer, alors on fête, sans modération, on fête les bars et les bières.
Car chez nous ce qui est saint c'est l'outrance, bars et bières outrageux contre barbes et prières à outrance.
Je me demande de quel côté regardaient les yeux de Dieu hier.
Combien sont-ils à insulter un non-jeuneur et qui se sont rués sur les bars dès hier? Et combien sont-ils qui sortent de la prière et rentrent chez eux insulter leurs femmes, mentir, trahir, voler et tromper?
J'ai toujours cru, naivement, que Dieu regardait les coeurs et non pas les actes. Aujourd'hui les coeurs n'agissent plus, ils battent; ils se battent. En terme d'action, seule la parole est acte, le discours supplante la foi et les actes tournent le dos au discours.
L'ivresse des coeurs purs ne connait pas de fin, ni fin de mois, ni faim de foie, ni crise de foi.
Et le reste est littérature.
vendredi 10 septembre 2010
mardi 24 août 2010
Autre monde, autre immonde, autre inonde.
Je viens de lire cette note de l'excellent blog de Massir, elle y exprime son étonnement devant la piété exacerbée de certains des voyageurs qui étaient dans le même avion qu'elle.
Je dis étonnement, mais je choisis mal mes mots et peut-être suis-je entrain de choisir les mauvais termes car ce dont je voudrais parler c'est de ce terrible malentendu dont cette note fait l'objet, comme nombreuses autres notes, par ailleurs.
Il ne s'agit pas tant d'étonnement que de curiosité.
Si j'ai délibérément choisi de dire étonnement en lieu et place de curiosité c'est justement parce que ceux qui ont commenté cet article ont fait part d'une condescendance sans égale vis à vis de Massir en lui disant qu'elle ne pouvait pas comprendre le bonheur dans lequel vivent ces gens qui consacrent cent pour cent de leur temps à lire le coran.
Et encore une fois, ne vous y trompez pas. Massir a bien précisé LIRE, mais lire pour lire. C'est à dire comme on lit une incantation dans une langue que l'on ne comprend pas. Comme dans les églises ces gens qui chantent des chants religieux en latin sans les comprendre. Il ne s'agit pas de lecture instructive, ou académique ou théologique, non, il s'agit du degré zéro de la lecture, c'est à dire le déchiffrage des lettres.
J'aime le Coran, je le lis beaucoup, et souvent, j'en connais certaines parties par cœur, j'en ai lu plusieurs explications, interprétations. Je suis souvent confrontée à des gens qui défendent avec passion le Coran sans en connaitre un seul verset par cœur, qui l'ont pourtant beaucoup lu et qui passent leur temps à le LIRE.
C'est pour moi une source historique intéressante, je pense qu'il contient des réflexions sur l'âme humaine qui sont pertinentes, j'aime les histoires qu'il contient, j'en aime aussi la rhétorique, l'intertextualité.
Mais les co-voyageurs de Massir, qui poussent la piété jusqu'à prier dans le couloir de l'avion et qui sont en kamiss pour les hommes et en niqab pour les femmes, ne le lisent ni pour la rhétorique, ni pour les informations, ni même pour les commandements religieux qu'il contient.
Ils le lisent pour lire, comme pour s'en imprégner, plus par superstition que par piété en réalité.
Ce qui m'a choquée c'est que tout au long de la note, Massir ne cessait de répéter qu'elle ne portait aucun jugement mais que ce monde où les gens lisent sans lire et consacrent toute leur énergie autour du seul religieux (et elle ne parlait pas que de l'Islam) était un monde qu'elle ne comprenait pas. Et pourtant, les commentaires ont rapidement fusé dans du "ces gens sont plus heureux que toi, rabbi yehdik, etc."
Si Massir s'est efforcée de ne porter aucun jugement, ses lecteurs, eux, se sont empressés de la condamner, comme d'habitude.
Car dans ce monde qu'elle ne comprend pas, l'autre est immonde s'il ne s'immerge pas dans le religieux qui inonde.
Si Massir avait parlé de quelque religion hindoue qu'elle aurait découverte au fin fond de l'Inde lors d'un voyage et si elle avait dit qu'elle ne comprenait pas ce monde, je pense qu'elle n'aurait eu aucun commentaire du genre "rabbi yehdik". Peut-être n'aurait-elle eu aucun commentaire ou peut-être un des ces excités qui se ruent sur son blog uniquement pour le descendre lui aurait-il répondu que ces pauvres hindous qui consacrent leur vie à cette religion bizarre n'avaient pas eu la chance d'être éclairés par l'Islam. En d'autres temps, les missionnaires catholiques couraient à travers contrées lointaines justement pour apporter la lumière de la Chrétienté aux sauvages.
Non, de nos jours, on n'a pas le droit d'être curieux devant une pratique que l'on ne comprend pas.
Car dans le monde tel qu'il est aujourd'hui ceux qui sont d'un autre monde maintenant ce sont nous, nous sommes l'autre monde, l'autre immonde que l'autre inonde de haine et de jugements.
Mais ne nous étonnons pas trop non plus de ces réactions.
Si la curiosité de Massir est passée pour un étonnement déplacé, c'est que nous sommes de plus en plus dans un monde où la curiosité n'est plus de mise. On s'étonne de la force de Dieu, des miracles facebookiens de l'Islam, mais on n'est pas curieux de découvrir ce qui se cache derrière cette montée spectaculaire de la bêtise, de l'intolérance et du retour sans grâce de réflexions et pratiques moyenâgeuses. On n'est même pas curieux de découvrir le véritable sens de l'Islam, ni ses valeurs fondamentales.
Si Massir s'est efforcée de réfléchir à ce monde sans le juger, ceux qui lui ont répondu l'ont jugée sans réfléchir.
Faculté de jugement, faculté de pensée sont aujourd'hui curieusement séparées.
Et le reste est littérature.
http://massir.blogs.psychologies.com/mon_massir/2010/08/un-autre-monde.html
Je dis étonnement, mais je choisis mal mes mots et peut-être suis-je entrain de choisir les mauvais termes car ce dont je voudrais parler c'est de ce terrible malentendu dont cette note fait l'objet, comme nombreuses autres notes, par ailleurs.
Il ne s'agit pas tant d'étonnement que de curiosité.
Si j'ai délibérément choisi de dire étonnement en lieu et place de curiosité c'est justement parce que ceux qui ont commenté cet article ont fait part d'une condescendance sans égale vis à vis de Massir en lui disant qu'elle ne pouvait pas comprendre le bonheur dans lequel vivent ces gens qui consacrent cent pour cent de leur temps à lire le coran.
Et encore une fois, ne vous y trompez pas. Massir a bien précisé LIRE, mais lire pour lire. C'est à dire comme on lit une incantation dans une langue que l'on ne comprend pas. Comme dans les églises ces gens qui chantent des chants religieux en latin sans les comprendre. Il ne s'agit pas de lecture instructive, ou académique ou théologique, non, il s'agit du degré zéro de la lecture, c'est à dire le déchiffrage des lettres.
J'aime le Coran, je le lis beaucoup, et souvent, j'en connais certaines parties par cœur, j'en ai lu plusieurs explications, interprétations. Je suis souvent confrontée à des gens qui défendent avec passion le Coran sans en connaitre un seul verset par cœur, qui l'ont pourtant beaucoup lu et qui passent leur temps à le LIRE.
C'est pour moi une source historique intéressante, je pense qu'il contient des réflexions sur l'âme humaine qui sont pertinentes, j'aime les histoires qu'il contient, j'en aime aussi la rhétorique, l'intertextualité.
Mais les co-voyageurs de Massir, qui poussent la piété jusqu'à prier dans le couloir de l'avion et qui sont en kamiss pour les hommes et en niqab pour les femmes, ne le lisent ni pour la rhétorique, ni pour les informations, ni même pour les commandements religieux qu'il contient.
Ils le lisent pour lire, comme pour s'en imprégner, plus par superstition que par piété en réalité.
Ce qui m'a choquée c'est que tout au long de la note, Massir ne cessait de répéter qu'elle ne portait aucun jugement mais que ce monde où les gens lisent sans lire et consacrent toute leur énergie autour du seul religieux (et elle ne parlait pas que de l'Islam) était un monde qu'elle ne comprenait pas. Et pourtant, les commentaires ont rapidement fusé dans du "ces gens sont plus heureux que toi, rabbi yehdik, etc."
Si Massir s'est efforcée de ne porter aucun jugement, ses lecteurs, eux, se sont empressés de la condamner, comme d'habitude.
Car dans ce monde qu'elle ne comprend pas, l'autre est immonde s'il ne s'immerge pas dans le religieux qui inonde.
Si Massir avait parlé de quelque religion hindoue qu'elle aurait découverte au fin fond de l'Inde lors d'un voyage et si elle avait dit qu'elle ne comprenait pas ce monde, je pense qu'elle n'aurait eu aucun commentaire du genre "rabbi yehdik". Peut-être n'aurait-elle eu aucun commentaire ou peut-être un des ces excités qui se ruent sur son blog uniquement pour le descendre lui aurait-il répondu que ces pauvres hindous qui consacrent leur vie à cette religion bizarre n'avaient pas eu la chance d'être éclairés par l'Islam. En d'autres temps, les missionnaires catholiques couraient à travers contrées lointaines justement pour apporter la lumière de la Chrétienté aux sauvages.
Non, de nos jours, on n'a pas le droit d'être curieux devant une pratique que l'on ne comprend pas.
Car dans le monde tel qu'il est aujourd'hui ceux qui sont d'un autre monde maintenant ce sont nous, nous sommes l'autre monde, l'autre immonde que l'autre inonde de haine et de jugements.
Mais ne nous étonnons pas trop non plus de ces réactions.
Si la curiosité de Massir est passée pour un étonnement déplacé, c'est que nous sommes de plus en plus dans un monde où la curiosité n'est plus de mise. On s'étonne de la force de Dieu, des miracles facebookiens de l'Islam, mais on n'est pas curieux de découvrir ce qui se cache derrière cette montée spectaculaire de la bêtise, de l'intolérance et du retour sans grâce de réflexions et pratiques moyenâgeuses. On n'est même pas curieux de découvrir le véritable sens de l'Islam, ni ses valeurs fondamentales.
Si Massir s'est efforcée de réfléchir à ce monde sans le juger, ceux qui lui ont répondu l'ont jugée sans réfléchir.
Faculté de jugement, faculté de pensée sont aujourd'hui curieusement séparées.
Et le reste est littérature.
http://massir.blogs.psychologies.com/mon_massir/2010/08/un-autre-monde.html
lundi 2 août 2010
Ce dont je me souviens de Bourguiba
Je me souviens très certainement de la mort de Bourguiba, comme tout le monde.
Je crois que chacun d'entre nous se souvient de l'endroit où il était et de ce qu'il faisait au moment où nous avons appris le décès du grand homme. Tout comme tout le monde se souvient de l'endroit où il se trouvait et ce qu'il faisait au moment de l'effondrement des Tours le 11 septembre.
Je ne fais pas de plaidoyer pathétique, ni de la sous-politique.
Je veux vraiment me souvenir de ce dont je me souviens.
Je me souviens, enfant, des extraits quotidiens de ses discours, je me souviens de ce rituel paternaliste, me souviens que cela organisait la journée, la soirée, que ça voulait dire que c'était l'heure du journal télévisé, qu'on irait se coucher dans une heure à peu près.
Je me souviens des vidéos en été où on le voyait se baigner à Monastir.
Je me souviens des émeutes du pain, notre maison avait été attaquée et mon grand-père avait tiré sur l'un des assaillants pour faire fuir la foule qui voulait pénétrer chez nous, je me souviens de la peur, je me souviens des jets de pierres sur notre voiture et des gens amassés sur le pare-brise de ma mère qui tentait de foncer dans le tas pour que nous puissions nous échapper.
Je me souviens de la maison de ma tante, pas loin de l'Avenue de la Liberté, nous y étions tous réfugiés et c'était la première fois que nous dormions avec mes parents ailleurs que chez nous, dans une autre maison, je crois aussi que c'est bien la seule fois où nous avons passé la nuit, en famille, ailleurs que dans notre maison.
Je me souviens de la peur. Et des vains efforts de ma mère pour calmer mon angoisse.
Je me souviens que nous attendions que Bourguiba parle à la télé, parce que nous savions que Bourguiba allait nous sauver. Et Bourguiba a parlé et les émeutes se sont arrêtées.
Nous sommes sortis alors, avec mes cousins, nous sommes sortis acclamer Bourguiba.
Dans mon souvenir je crois l'avoir vu, ou peut-être était-ce juste sa voiture, j'avais cinq ans et mon cousin me portait sur ses épaules et j'ai scandé dans la rue "Yahia Bourguiba" et je me souviens l'avoir scandé avec conviction et joie parce que je pensais, moi, ce jour-là, que nous rentrions chez nous grâce à lui.
Et en rentrant à la maison, il y avait la vitre cassée, près des escaliers, une trace de tir aussi sur un mur.
Après cet épisode, mes parents ont installé du fer forgé à toutes les fenêtres.
Et depuis, j'ai une phobie indicible de la foule. Dès que je vois une foule, je tourne presque de l'œil, j'ai des sueurs froides et je suis convaincue que quelque chose de violent va arriver.
Depuis, j'ai aussi peur de tous les bruits qui ressemblent à des bruits de tir, j'ai une peur bleue des feux d'artifices et je me bouche les oreilles du début jusqu'à la fin, j'ai peur des ballons parce que j'ai peur qu'ils éclatent.
Je revois encore mon grand-père, fusil à l'épaule, tirer dans la foule et pourtant, aujourd'hui encore, dans ma tête, ce n'est pas mon grand-père qui nous a sauvés, c'est Bourguiba.
Plus grand qu'un grand-père, un père. Le Père de la Nation.
Il y a un orphelinat très connu en Tunisie, ça s'appelle les Enfants de Bourguiba.
Et le reste est littérature.
Je crois que chacun d'entre nous se souvient de l'endroit où il était et de ce qu'il faisait au moment où nous avons appris le décès du grand homme. Tout comme tout le monde se souvient de l'endroit où il se trouvait et ce qu'il faisait au moment de l'effondrement des Tours le 11 septembre.
Je ne fais pas de plaidoyer pathétique, ni de la sous-politique.
Je veux vraiment me souvenir de ce dont je me souviens.
Je me souviens, enfant, des extraits quotidiens de ses discours, je me souviens de ce rituel paternaliste, me souviens que cela organisait la journée, la soirée, que ça voulait dire que c'était l'heure du journal télévisé, qu'on irait se coucher dans une heure à peu près.
Je me souviens des vidéos en été où on le voyait se baigner à Monastir.
Je me souviens des émeutes du pain, notre maison avait été attaquée et mon grand-père avait tiré sur l'un des assaillants pour faire fuir la foule qui voulait pénétrer chez nous, je me souviens de la peur, je me souviens des jets de pierres sur notre voiture et des gens amassés sur le pare-brise de ma mère qui tentait de foncer dans le tas pour que nous puissions nous échapper.
Je me souviens de la maison de ma tante, pas loin de l'Avenue de la Liberté, nous y étions tous réfugiés et c'était la première fois que nous dormions avec mes parents ailleurs que chez nous, dans une autre maison, je crois aussi que c'est bien la seule fois où nous avons passé la nuit, en famille, ailleurs que dans notre maison.
Je me souviens de la peur. Et des vains efforts de ma mère pour calmer mon angoisse.
Je me souviens que nous attendions que Bourguiba parle à la télé, parce que nous savions que Bourguiba allait nous sauver. Et Bourguiba a parlé et les émeutes se sont arrêtées.
Nous sommes sortis alors, avec mes cousins, nous sommes sortis acclamer Bourguiba.
Dans mon souvenir je crois l'avoir vu, ou peut-être était-ce juste sa voiture, j'avais cinq ans et mon cousin me portait sur ses épaules et j'ai scandé dans la rue "Yahia Bourguiba" et je me souviens l'avoir scandé avec conviction et joie parce que je pensais, moi, ce jour-là, que nous rentrions chez nous grâce à lui.
Et en rentrant à la maison, il y avait la vitre cassée, près des escaliers, une trace de tir aussi sur un mur.
Après cet épisode, mes parents ont installé du fer forgé à toutes les fenêtres.
Et depuis, j'ai une phobie indicible de la foule. Dès que je vois une foule, je tourne presque de l'œil, j'ai des sueurs froides et je suis convaincue que quelque chose de violent va arriver.
Depuis, j'ai aussi peur de tous les bruits qui ressemblent à des bruits de tir, j'ai une peur bleue des feux d'artifices et je me bouche les oreilles du début jusqu'à la fin, j'ai peur des ballons parce que j'ai peur qu'ils éclatent.
Je revois encore mon grand-père, fusil à l'épaule, tirer dans la foule et pourtant, aujourd'hui encore, dans ma tête, ce n'est pas mon grand-père qui nous a sauvés, c'est Bourguiba.
Plus grand qu'un grand-père, un père. Le Père de la Nation.
Il y a un orphelinat très connu en Tunisie, ça s'appelle les Enfants de Bourguiba.
Et le reste est littérature.
jeudi 3 juin 2010
Des intérêts et désintérêt des épouses.
Vu sur FB l'autre jour une jeune femme qui avait marqué comme Interests: Mousalsal Assi (pour ceux qui n'ont pas de grand-mère, c'est un soap opéra turque qui ne raconte rien à part des amours contrariées et des maisons à grands tapis) et, je cite, "lire des livres de religion".
Parfait, elle fera une excellente épouse.
Et le reste?
Quels restes?
Le reste est littérature.
Parfait, elle fera une excellente épouse.
Et le reste?
Quels restes?
Le reste est littérature.
mardi 2 février 2010
Quand l'Islam se terre en terre d'Islam.
L'Islam serait-il devenu une secte?
Vous l'aurez constaté, ces dernières années, à peine prononcez-vous le mot Islam qu'il vous faut tout de suite prendre des pincettes,des gants, peser vos mots, freiner votre sens critique, à défaut de quoi, une grande majorité de "musulmans" et de non musulmans hyper tolérants et ne voulant pas se faire qualifier d'islamophobes sortent non pas de gants mais des gants de boxes, ni des pincettes mais des sécateurs, des haches, et de l'écume de rage se voit un peu sur les coins de leurs lèvres.
Moi-même j'ai un propos un peu violent ici, et pour cause, dernièrement, à chaque fois que le sujet "Islam" est abordé je me fais jeter avec une telle violence que j'associe systématiquement tout propos sur le sujet à une attaque que je lancerais sans même m'en rendre compte ou que je subirai forcément sans l'avoir cherchée.
En ce moment même et en écrivant ces mots, je tâtonne, je m'énerve, je m'affole. Ce n'est pas tant que j'aie l'impression de toucher à quelque chose de sacré, d'intouchable, loin de là, c'est surtout que je sens que je touche à des personnes, que j'offense par l'utilisation même du mot "Islam" toutes ces personnes qui se sentent un devoir vital, existentiel de brandir épées et corans dès que l'on émette une intention quelconque d'une possibilité infime que leur façon de pratiquer cette religion, de considérer le monde non musulman soit un chouaya irrationnelle, intolérante ou exagérée.
Je tente de rassembler mes esprits car leur passion m'affecte et affecte ma limpidité, ma lucidité, mon opinion.
Tout le problème réside justement en cela. Ce que je trouve dérangeant et aliénant quand j'en viens à l'Islam ce n'est pas tant la religion, que ceux qui la pratiquent mal. Ceux qui la défigurent, ceux qui sont prêts à tuer (je ne sais pas si j'exagère...) s'ils décèlent un quelconque penchant pour la liberté de penser. Ces gens qui se sont tous auto-proclamés défenseurs de l'islam et qui se passionnent, se démènent avec une telle fougue dès lors que l'on aborde le sujet, ces gens-là ont fait de l'Islam ce qu'il n'est pas, ils l'ont transformé en secte.
Alors, que les choses soient bien claires. Les musulmans "normaux" ceux qui font leurs prières, jeunent etc, ceux qui ne vous sautent pas au cou quand vous émettez une petite réserve sur le mariage des petites filles de 9 ans ou des bébés, ceux-là ne posent aucun problème, ceux-là n'ont pas confondu religion et secte.
J'utilise le mot secte à bon escient.
Si l'on regarde le comportement des musulmans "sectaires", on y voit des similitudes avec celui des adeptes des sectes les plus dangereuses et les plus connues comme la Scientologie par exemple. Ce lobbyisme perpétuel selon lequel ils seraient persécutés par le monde entier, cette conviction profonde selon laquelle ils sont en possession de la vérité absolue (conviction commune à toutes les religions, il est vrai..), ce besoin de mettre en avant des personnalités publiques connues (Tom Cruise pour la Scientologie, Mike Tyson, Med Ali Klay et Cat stevens pour les "musulmans"), tout cela relève des pratiques sectaires et non pas religieuses. La religion étant une composante intime de la vie d'un individu et justement, là on n'est plus dans l'individualité, mais dans le communautarisme (en Europe, parmi les populations immigrées) ou dans une sorte de nationalisme religieux (Oumma) où la croyance commune serait le seul ciment.
Je ne vois pas une grande différence entre un suicide collectif des adeptes du Temple du Peuple et l'endoctrinement des kamikazes chez les islamistes (bien entendu, on m'objectera les raisons de guerre, de politique, l'intolérable situation du peuple palestinien. Mais soyons réalistes, jamais un attentat kamikaze n'a apitoyé le monde sur les irakiens ni sur les palestiniens. Pour 3 Israeliens tués, des milliers de palestiniens sont bombardés, les irakiens ne font que tuer des musulmans dans leurs attentats.)
Je ne vois pas une grande différence entre Räel ou un quelconque Gourou qui s'enrichit sur le dos de ses adeptes et un Amr Khaled ou un quelque autre prédicateur célèbre s'enrichissant grâce à ses talents d'orateur, ou grâce à la vague de crise existentielle des peuples arabo-musulmans qui ne trouvent de raison de vivre que dans la pratique sectaire d'une religion.
La frénésie de la fin du monde, de l'approche du jugement dernier, de la "torture tombale" (Aazeb el kabr, excusez la traduction...) reste semblable aux délires apocalyptiques de la plupart des sectes et de leur "préparation" à la "vie d'après".
Je n'ai rien contre les principes mêmes de la vie après la mort, de l'idée du jugement dernier mais je trouve inacceptable l'instrumentalisation de ces concepts pour endormir des peuples entiers, pour corrompre l'évolution, l'épanouissement des jeunesses arabes et musulmanes.
Le code vestimentaire est également une composante des la vie des sectes. On l'a dit et répété, le voile, le nikab, toutes sortes d'étoffes, de sacs, de papier alu pour camoufler le corps d'une femme, tout cela ne fait pas partie de l'islam, ne fait pas partie des traditions de tous les pays et on nous objecte quand-même que pour être une "vraie" musulmane il faudrait se plier à des traditions venues d'ailleurs. Venues d'où? Proposées et imposées par qui? Les gourous.
Ailleurs dans le monde, les gens "normaux" ont peur de voir leurs enfants se faire endoctriner par les sectes. Combien d'entre nous, d'entre vous, ont-ils peur de voir leur fils, leur fille, leur sœur, leur frère, voisin, cousin, ami se faire enrôler par les islamistes? Le procédé est le même. Sauf que chez nous la chose est pire. Chez nous tout cela prend naissance dans une religion qui, dans son essence, reste noble. Dans ses principes d'égalité, de loyauté, d'entraide, de respect d'autrui, l'Islam est une religion qui est en réalité tolérante, facile, ouverte.
C'est en se rattachant, de façon malhonnête et fausse, à l'Islam dans tous ses aspects positifs que l'Islam sectaire a pris de l'ampleur, se nourrissant de l'ignorance, de la peur de l'inconnu, de la culture de la censure (on ne touche pas au Sacré...), de l'interdiction de penser librement, de la douleur de centaines de millions de personnes frustrées économiquement, politiquement, sexuellement, intellectuellement.
Dans des sociétés dominées par une secte puissante, quelle place pour la religion? Si être musulman sans être dans la secte fait du musulman un non-croyant à convertir, quelle force de caractère, quelle foi faut-il avoir pour résister? La seule façon d'échapper à ce poison, et Bourguiba le savait, c'est l'enseignement. Mais l'enseignement de qualité. La culture.
L'Islam des sectes réfute les sciences, interdit le savoir. Car il le sait, le savoir entretient la foi, la protège des dérives, l'éclaire. La seule culture permise (comme dans tous les intégrismes religieux) c'est la culture autorisée et véhiculée par les "gourous".
On dit toujours que la foi c'est une affaire de cœur. Les sectes islamistes isolent bien de cœur de la tête, comme ils isolent les musulmans du reste du monde.
Et sans tête, sans la raison, le plus beau des amours devient une folie.
Et le reste est littérature.
Vous l'aurez constaté, ces dernières années, à peine prononcez-vous le mot Islam qu'il vous faut tout de suite prendre des pincettes,des gants, peser vos mots, freiner votre sens critique, à défaut de quoi, une grande majorité de "musulmans" et de non musulmans hyper tolérants et ne voulant pas se faire qualifier d'islamophobes sortent non pas de gants mais des gants de boxes, ni des pincettes mais des sécateurs, des haches, et de l'écume de rage se voit un peu sur les coins de leurs lèvres.
Moi-même j'ai un propos un peu violent ici, et pour cause, dernièrement, à chaque fois que le sujet "Islam" est abordé je me fais jeter avec une telle violence que j'associe systématiquement tout propos sur le sujet à une attaque que je lancerais sans même m'en rendre compte ou que je subirai forcément sans l'avoir cherchée.
En ce moment même et en écrivant ces mots, je tâtonne, je m'énerve, je m'affole. Ce n'est pas tant que j'aie l'impression de toucher à quelque chose de sacré, d'intouchable, loin de là, c'est surtout que je sens que je touche à des personnes, que j'offense par l'utilisation même du mot "Islam" toutes ces personnes qui se sentent un devoir vital, existentiel de brandir épées et corans dès que l'on émette une intention quelconque d'une possibilité infime que leur façon de pratiquer cette religion, de considérer le monde non musulman soit un chouaya irrationnelle, intolérante ou exagérée.
Je tente de rassembler mes esprits car leur passion m'affecte et affecte ma limpidité, ma lucidité, mon opinion.
Tout le problème réside justement en cela. Ce que je trouve dérangeant et aliénant quand j'en viens à l'Islam ce n'est pas tant la religion, que ceux qui la pratiquent mal. Ceux qui la défigurent, ceux qui sont prêts à tuer (je ne sais pas si j'exagère...) s'ils décèlent un quelconque penchant pour la liberté de penser. Ces gens qui se sont tous auto-proclamés défenseurs de l'islam et qui se passionnent, se démènent avec une telle fougue dès lors que l'on aborde le sujet, ces gens-là ont fait de l'Islam ce qu'il n'est pas, ils l'ont transformé en secte.
Alors, que les choses soient bien claires. Les musulmans "normaux" ceux qui font leurs prières, jeunent etc, ceux qui ne vous sautent pas au cou quand vous émettez une petite réserve sur le mariage des petites filles de 9 ans ou des bébés, ceux-là ne posent aucun problème, ceux-là n'ont pas confondu religion et secte.
J'utilise le mot secte à bon escient.
Si l'on regarde le comportement des musulmans "sectaires", on y voit des similitudes avec celui des adeptes des sectes les plus dangereuses et les plus connues comme la Scientologie par exemple. Ce lobbyisme perpétuel selon lequel ils seraient persécutés par le monde entier, cette conviction profonde selon laquelle ils sont en possession de la vérité absolue (conviction commune à toutes les religions, il est vrai..), ce besoin de mettre en avant des personnalités publiques connues (Tom Cruise pour la Scientologie, Mike Tyson, Med Ali Klay et Cat stevens pour les "musulmans"), tout cela relève des pratiques sectaires et non pas religieuses. La religion étant une composante intime de la vie d'un individu et justement, là on n'est plus dans l'individualité, mais dans le communautarisme (en Europe, parmi les populations immigrées) ou dans une sorte de nationalisme religieux (Oumma) où la croyance commune serait le seul ciment.
Je ne vois pas une grande différence entre un suicide collectif des adeptes du Temple du Peuple et l'endoctrinement des kamikazes chez les islamistes (bien entendu, on m'objectera les raisons de guerre, de politique, l'intolérable situation du peuple palestinien. Mais soyons réalistes, jamais un attentat kamikaze n'a apitoyé le monde sur les irakiens ni sur les palestiniens. Pour 3 Israeliens tués, des milliers de palestiniens sont bombardés, les irakiens ne font que tuer des musulmans dans leurs attentats.)
Je ne vois pas une grande différence entre Räel ou un quelconque Gourou qui s'enrichit sur le dos de ses adeptes et un Amr Khaled ou un quelque autre prédicateur célèbre s'enrichissant grâce à ses talents d'orateur, ou grâce à la vague de crise existentielle des peuples arabo-musulmans qui ne trouvent de raison de vivre que dans la pratique sectaire d'une religion.
La frénésie de la fin du monde, de l'approche du jugement dernier, de la "torture tombale" (Aazeb el kabr, excusez la traduction...) reste semblable aux délires apocalyptiques de la plupart des sectes et de leur "préparation" à la "vie d'après".
Je n'ai rien contre les principes mêmes de la vie après la mort, de l'idée du jugement dernier mais je trouve inacceptable l'instrumentalisation de ces concepts pour endormir des peuples entiers, pour corrompre l'évolution, l'épanouissement des jeunesses arabes et musulmanes.
Le code vestimentaire est également une composante des la vie des sectes. On l'a dit et répété, le voile, le nikab, toutes sortes d'étoffes, de sacs, de papier alu pour camoufler le corps d'une femme, tout cela ne fait pas partie de l'islam, ne fait pas partie des traditions de tous les pays et on nous objecte quand-même que pour être une "vraie" musulmane il faudrait se plier à des traditions venues d'ailleurs. Venues d'où? Proposées et imposées par qui? Les gourous.
Ailleurs dans le monde, les gens "normaux" ont peur de voir leurs enfants se faire endoctriner par les sectes. Combien d'entre nous, d'entre vous, ont-ils peur de voir leur fils, leur fille, leur sœur, leur frère, voisin, cousin, ami se faire enrôler par les islamistes? Le procédé est le même. Sauf que chez nous la chose est pire. Chez nous tout cela prend naissance dans une religion qui, dans son essence, reste noble. Dans ses principes d'égalité, de loyauté, d'entraide, de respect d'autrui, l'Islam est une religion qui est en réalité tolérante, facile, ouverte.
C'est en se rattachant, de façon malhonnête et fausse, à l'Islam dans tous ses aspects positifs que l'Islam sectaire a pris de l'ampleur, se nourrissant de l'ignorance, de la peur de l'inconnu, de la culture de la censure (on ne touche pas au Sacré...), de l'interdiction de penser librement, de la douleur de centaines de millions de personnes frustrées économiquement, politiquement, sexuellement, intellectuellement.
Dans des sociétés dominées par une secte puissante, quelle place pour la religion? Si être musulman sans être dans la secte fait du musulman un non-croyant à convertir, quelle force de caractère, quelle foi faut-il avoir pour résister? La seule façon d'échapper à ce poison, et Bourguiba le savait, c'est l'enseignement. Mais l'enseignement de qualité. La culture.
L'Islam des sectes réfute les sciences, interdit le savoir. Car il le sait, le savoir entretient la foi, la protège des dérives, l'éclaire. La seule culture permise (comme dans tous les intégrismes religieux) c'est la culture autorisée et véhiculée par les "gourous".
On dit toujours que la foi c'est une affaire de cœur. Les sectes islamistes isolent bien de cœur de la tête, comme ils isolent les musulmans du reste du monde.
Et sans tête, sans la raison, le plus beau des amours devient une folie.
Et le reste est littérature.
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