tag:blogger.com,1999:blog-80100134722666728832024-03-12T20:09:53.222-07:00Le reste est littératureAsma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.comBlogger40125tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-63396876005344968362013-11-26T14:23:00.002-08:002013-11-26T14:36:35.796-08:00Les Belles Déceptions<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<span id="titrecoran"><span id="soustitrecoran"> Il existe un texte de Yasmina Reza, plus connue pour ses pièces de théâtre à succès et d'ailleurs très brillantes; un texte qui s'appelle "Une Déception".<br />C'est un père qui raconte à quel point il est déçu par la façon dont sa famille a évolué mais qui est surtout déçu par son fils. Déçu car son fils était "un homme heureux".<br />"Comment ai-je pu, moi, engendrer, un homme heureux?"<br />Le bonheur pour le personnage de Reza n'est que l'expression de la bêtise.<br />J'y repense en ce moment avec l'approche des fêtes, c'est, communément, le moment de dresser le bilan. <br />Que m'a donc apporté cette année? Suis-je plus proche du bonheur?<br />Et si la quête du bonheur n'était finalement qu'une résistance farouche à l'intelligence? Et par intelligence, j'entends philosophie.<br />Les clichés disent que ceux qui ont l'esprit tranquille dorment d'un sommeil profond.<br />Quelle vie espère-t-on si la quête du bonheur est la quête d'un esprit endormi profondément?<br />Le bonheur donne-t-il un sens à la vie ou au contraire, lui retire-t-il toute signification pour n'en faire, en définitive qu'une belle déception. Une déception, mais belle.<br />Alfred de Musset disait "nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert" car nul ne voit de profondeur à sa vie tant que la souffrance n'a visité son coeur ni son esprit.<br />Que je plains ceux qui n'ont jamais bousculé leurs certitudes morales, leurs croyances religieuses, leurs repères sociaux. Comment vivent donc ceux dont l'esprit n'a jamais souffert? vivent-ils seulement?<br />Il arrive souvent que la première souffrance véritable que l'on rencontre soit une souffrance du coeur. La forme la plus douce en serait, caricaturalement, le chagrin l'amour et la forme la plus douloureuse, la perte d'un être cher.<br />Il arrive tout aussi souvent, dans notre société, j'en connais et vous en connaissez tous, certainement, qu'à la perte d'un être cher on se tourne vers la religion. La conscience de la mort, le sentiment de culpabilité lié à celui de la disparition, le désir de plaire à Dieu pour mourir plus tardivement (ou ne pas mourir d'ailleurs, on espère bien le paradis éternel quand on est fervent pratiquant) tous ces facteurs et bien d'autres plus complexes encore, poussent certains vers Dieu.<br />La religion est l'opium du peuple, oui, l'aphorisme aura parcouru des siècles sans prendre une ride et sans entamer le religieux non plus. La religion est surtout l'opium de l'esprit, on n'aura rien trouvé de meilleur pour aider l'esprit à s'endormir profondément.<br />Si l'esprit était déjà un habitué de ces siestes profondes, il va de soi qu'il ne demandera pas mieux que de s'adonner à nouveau à ces "grâces" matinées.<br />Victor Hugo, décrivant un enfant qui joue aux cotés du cadavre de sa mère a dit: "Le chagrin est un fruit ; Dieu ne permet pas qu'il pousse sur une branche trop faible."<br />Il en est ainsi des esprits trop faibles, le chagrin ne peut y pousser car la philosophie n'y a pas sa place.<br />Très vite, la "quête du bonheur" reprend le dessus, pour fuir une déception on se tourne vers une autre déception.<br />Le bonheur ce n'est qu'une déception avec un bel épithète, une belle déception.<br />Si chercher le bonheur peut donner un sens à une vie, le trouver a de forte chances de lui ôter tout sens.<br />Être heureux dans une vie insignifiante.<br /><br />Dans la vie, il faut choisir ses déceptions.<br />Tout est question de choix, le libre-arbitre c'est l'enfer du choix qui vous sauve du paradis de la bêtise.<br /><br />Entre la quête du sens et la quête du bonheur, il faut choisir.<br /><br />Et qui sait? Les deux voies pourraient, par un hasard heureux, un jour se croiser, l'espace d'un instant, seulement car, mon Dieu, si cela s'éternisait, cela serait certainement la pire des déceptions.<br /><br />Dieu a dit dans le Coran "Al Sirat al mastaqim, sirat allathin an3amta 3alayhom, lé al maghdhoubi</span></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
alayhom" ( La Voie Droite, la voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non celle de ceux qui ont mérité Ta colère ni celle des égarés ! )<br />
<br />
Ne sont probablement pas les égarés ceux que l'on croit. Je doute fort que la Voie Droite soit celle d'esprits endormis ambitionnant la déception, fut-elle belle.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjccs9TevlmbZBU8O3GO7ocKK0T45iNRa7CCRYAfHZbmMNTmkZy2O8bZzLrOTbHEWMo32tpxJ_Rj_V4sCcO3RGvnlXh917UbY5Aaktjxf39Pp2_RCW41UlQeZnzpgf-cFhzmxH-IRYJQtY/s1600/fatiha.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjccs9TevlmbZBU8O3GO7ocKK0T45iNRa7CCRYAfHZbmMNTmkZy2O8bZzLrOTbHEWMo32tpxJ_Rj_V4sCcO3RGvnlXh917UbY5Aaktjxf39Pp2_RCW41UlQeZnzpgf-cFhzmxH-IRYJQtY/s320/fatiha.jpg" width="236" /></a></div>
</div>
Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-87727370075944337922013-01-27T07:45:00.001-08:002013-01-27T07:53:41.493-08:00Les blessures symboliques<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Les psychologues ou passionnés de psychologie parmi vous, auront reconnu le titre d'un livre très connu de Bruno Bettelheim, le célèbre psychanalyste. <br />
<br />
Le livre parle de rituels de mutilations génitales entre autres, non pas pour les dénoncer mais pour en expliquer l'origine, les croyances primitives, les peurs primitives qui ont mené des peuples entiers à les pratiquer. Ces origines n’ont rien à voir avec les explications et prétextes actuels, que l'on parle d’hygiène pour la circoncision ou de contrôle du désir féminin pour l'excision, on est très loin des véritables motivations de ces actes barbares, et ceux qui défendent l'une ou l'autre des pratiques seraient surpris par les racines de ces traditions.<br />
<br />
Je me suis souvenue de cette lecture qui m'avait profondément marquée ces derniers jours quand pour soigner mes récents tatouages je me suis entendue dire "je m'en vais emballer mes blessures et me coucher"<br />
Un tatouage récent doit être enduit d'une pommade et mis sous film alimentaire afin qu'il cicatrise loin des risques d'infection.<br />
<br />
Quand j'ai fait mon premier tatouage, je pensais être enfin guérie d'un traumatisme d'enfance qui m'a longtemps poursuivie.<br />
Je devais avoir trois ans quand "on" a décidé de me faire percer les oreilles. Les pistolets n'existaient pas encore à l'époque et on perçait les oreilles (on on le fait certainement encore un peu partout) en chauffant une aiguille et en perçant net le lobe.<br />
La femme qui devait opérer cet "acte" bénin et ordinaire était une couturière voisine de ma tante. Je me souviens la regarder chauffer l'aiguille et je me souviens m'être débattue comme un diable pendant qu'on me retenait pour me percer les oreilles. Elles furent percées, en effet et jusqu'à mon adolescence, je n'ai jamais pu porter de boucles d'oreilles, l'un des trous étant constamment obturé et l'autre s'étant tellement infecté après le perçage que j'en garde encore un trou béat de plus d'un millimètre.<br />
Je pense que c'est de là que vient mon aversion pour les traditions abjectes, pour les rituels touchant à l'intégrité du corps. Pourquoi diable couper un prépuce, percer une oreille à un enfant? Il aura bien toute la vie pour se charcuter tout seul s'il le désire, s'il le VEUT.<br />
On m'a souvent dit que je faisais un drame de cette histoire d'oreilles percées, je n'ai jamais réussi à dire à quel point ce souvenir m'était douloureux et insupportable.<br />
Quelque temps plus tard, toujours vers mes 3ans, je devais me faire opérer d'une hernie.<br />
Je me souviens être assise sur un lit, ma mère et ma grand-mère m'accompagnaient. Je pensais que nous étions là pour ma grand-mère, je jouais tranquillement quand une infirmière est entrée et sans rien dire m'a juste prise dans ses bras vers la salle d'opération.<br />
J'ai commencé à hurler comme une damnée pensant qu'on me kidnappait, ma mère hurlait aussi trouvant cette façon de faire scandaleuse. On me fit entrer à la salle d'opération, les médecins étaient "cagoulés" j'avais l'impression d'entrer en salle de tortures, on me posa le masque d'anesthésie sur la bouche en me disant sournoisement "mais oui vas-y continue à crier"<br />
Au réveil, ma mère était toujours troublée, j'avais deux énormes pansements au bas ventre. Quelque temps plus tard, le docteur m'avait enlevé les points, ça ne m'avait pas fait mal. Toute mon enfance j'ai joué à regarder longtemps ces deux cicatrices et à passer le doigt dessus.<br />
Il m'aura fallu avoir plus de trente ans pour prendre enfin possession de mon corps qui m'a toujours "désobéi" allergies continuelles, maladie hormonale, etc.<br />
J'ai fait mon premier tatouage il y a juste quelques mois, sur l'épaule gauche. Pendant que le tatoueur me gravait avec son aiguille, je me suis souvenue d'un coup de l'épisode du perçage des oreilles et d'un seul coup, ce fut une révélation, un soulagement, je me suis sentie envahie par une grande sérénité et je me suis endormie sur le fauteuil.<br />
Mais ce tatouage là, je ne le vois pas, il est dans mon dos, je dois me retourner et regarder dans un miroir pour le voir.<br />
En réalisant mes deux nouveaux tatouages, j'ai décidé que je les voulais à un endroit visible, je veux les voir.<br />
<br />
C'est en écrivant cette note, en ce moment même que je viens de réaliser que l'un de mes nouveaux tatouages se trouve exactement sur l'emplacement de mon ancienne cicatrice de l'opération de mon hernie.<br />
<br />
Finalement, un tatouage, c'est plus rapide qu'une psychanalyse et moins couteux. Et probablement plus efficace, dans mon cas.<br />
<br />
Pendant quelques jours encore, je vais enduire mes blessures de crème et les emballer soigneusement avant d'aller au lit.<br />
Dans quelque temps, elles seront cicatrisée et ne deviendront, à l'air libre, qu'une magnifique oeuvre d'art sur mon corps.<br />
Il en est ainsi des blessures que nous savons assumer, elle se transforment.<br />
C'est probablement pour cela aussi que j'ai fini par me faire tatouer un papillon alors que j'envisageais une libellule.<br />
<br />
Naître, vivre, renaître.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<br /></div>
Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-15288386770649217132012-07-08T08:24:00.002-07:002012-07-08T10:35:56.577-07:00Amours enchainées, amours déchainées.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: justify;">
Sur le Pont des Arts, à Paris, des couples, par milliers, ont "immortalisé" leur amour par un cadenas. Les plus investis ont même fait graver leurs prénoms sur des cadenas comme ici, sur l'ABUS(voir photo ci-dessous). Certains cadenas se tournent vers l'horizon, comme un espoir, une attente de libération. D'autres regardent le Pont où en face d'autres cadenas les regardent.<br />
Entre les rives les cadenas se regardent, amours éternelles, amours illusoires, amours brisées. Comme dans nos mausolées les jeunes filles viennent écrire avec du sang de poulet leur prénom sur les murs; l'amour symbole, l'amour superstition. Les cultures changent mais les gestes restent, on s'accroche à l'idée du sentiment comme on accroche un cadenas sur un pont de touristes.<br />
Au-delà de l'idée, le sentiment en soi, authentique, hors tourisme et sans le Paris romantique, le sentiment s'apprend dans la douleur du quotidien et les épreuves de la vie.<br />
</div>
<div style="text-align: justify;">
L'amour n'est pas un souvenir pendu à la croisée des chemins, il navigue à travers vents et marées et passe sous des ponts comme celui-ci regarder en souriant les amours naïves d'un couple cadenassé. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A toi, à la soif de liberté. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Et le reste est littérature...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhD0RZ54QNgnxiGWMIdSge4hABmApn9fUcghX6MorCT7XzwiDJ4icbiOWL39vw6a2rR2l-k4k7dqgaCIhQ-DVJkxLbicQVhE7CtiUNdKqtfhafkCvGrmmA3sCyMkIyAfYhikiTdUjdqWAw/s1600/Image.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="278" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhD0RZ54QNgnxiGWMIdSge4hABmApn9fUcghX6MorCT7XzwiDJ4icbiOWL39vw6a2rR2l-k4k7dqgaCIhQ-DVJkxLbicQVhE7CtiUNdKqtfhafkCvGrmmA3sCyMkIyAfYhikiTdUjdqWAw/s320/Image.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4t1wZAXAKu1wvNV6KQqe9njZYZR_uunZqlwD2w07Bx6R2pA_kQnB1fMzlZ19LgN29DATwU663tHSqpYbLDjcIFmR0mhPo6MXyDmwp2hkAvRZE4LGT0tFR5LuK5QK4U_Zkd9L9kBHSt5c/s1600/photo-2.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4t1wZAXAKu1wvNV6KQqe9njZYZR_uunZqlwD2w07Bx6R2pA_kQnB1fMzlZ19LgN29DATwU663tHSqpYbLDjcIFmR0mhPo6MXyDmwp2hkAvRZE4LGT0tFR5LuK5QK4U_Zkd9L9kBHSt5c/s320/photo-2.JPG" width="320" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6MzAKtsah9XhbqFlWRUw5J0wKhx29v1IVAFlAQJ8wOfo_GjwSGQavynv89wrWNXrsqWXqt-YTVQoIHVKxwMyserzAuRNttGo6RgiAZztywXi7ZPL5-jU5miEMfwxws_GfiufNxGujGHc/s1600/photo-1.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6MzAKtsah9XhbqFlWRUw5J0wKhx29v1IVAFlAQJ8wOfo_GjwSGQavynv89wrWNXrsqWXqt-YTVQoIHVKxwMyserzAuRNttGo6RgiAZztywXi7ZPL5-jU5miEMfwxws_GfiufNxGujGHc/s320/photo-1.JPG" width="320" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxbotc2Hi81j3wRoDIvheMpOBGUyy0gRSjHueeI4WsAoC-LZRGOuzA26y2TM0K8W_WE0REkW8cK7854ia75BnKX6n0C3wZSC4f1X98ZY0gct313Tfp3NQ-gMjIGTahqaWTxw-Z-Es0SoE/s1600/541862_461087483910314_1004431002_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxbotc2Hi81j3wRoDIvheMpOBGUyy0gRSjHueeI4WsAoC-LZRGOuzA26y2TM0K8W_WE0REkW8cK7854ia75BnKX6n0C3wZSC4f1X98ZY0gct313Tfp3NQ-gMjIGTahqaWTxw-Z-Es0SoE/s320/541862_461087483910314_1004431002_n.jpg" width="320" /></a></div>
<br /></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-13914337287537827502012-06-24T02:10:00.000-07:002012-06-24T02:10:04.519-07:00Girl, you'll be a woman soon.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<h6 class="uiStreamMessage" data-ft="{"type":1,"tn":"K"}" style="font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span class="messageBody" data-ft="{"type":3}">Nous
avons perdu les élections. Nous avons des problèmes de croissance, de
civilité, d'ordre public, de salafistes, et j'en passe. Mais nous avons
gagné une patrie parce que que nous le voulions ou pas, rares sont parmi
nous qui se souciaient du bien de pays. Nous avons une raison de vivre,
nous parlons de croissance, de droit, de liberté. Nous avons quelque
chose pour laquelle nous nous battons et pour beaucoup d'entre nous,
nous avons enfin, une vraie raison de vivre. </span></span></h6>
<h6 class="uiStreamMessage" data-ft="{"type":1,"tn":"K"}" style="font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span class="messageBody" data-ft="{"type":3}"><br /> Nous n'avons pas
encore perdu, nous avons juste perdu notre insouciance et notre
tranquillité et nous avons gagné le droit de nous battre pour notre
pays. <br /> Je connais pas de combat plus noble.</span></span></h6>
<h6 class="uiStreamMessage" data-ft="{"type":1,"tn":"K"}" style="font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span class="messageBody" data-ft="{"type":3}"> Et le reste est littérature. </span></span></h6>
</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-4306407291752866432012-06-11T05:28:00.001-07:002012-07-08T12:50:00.579-07:00Signe ostentatoire de cul..t..ure<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Dans notre hystérie collective permanente, nous avons l'habitude
maintenant de ces faits divers qui prennent des allures d'évènements
dans notre quotidien.<br />
Plus rien ne défraie la chronique chez nous,
tout étant porté au sommet de l'actualité, une agression, un braquage,
un mot de travers et le pays tout entier s'en émeut, Facebook en fait un
ras-de-marée, les pseudo journaux sérieux ou pas reprennent infos,
intox et en font leurs choux gras. Et même mon humble personne, ici-bas
sur ce blog que personne ne lit ou presque, je viens en griffonner deux
ou trois mauvaises blagues.<br />
Hier soir donc, dimanche 10 juin, une
horde de nos amis salafistes (sans lesquels notre quotidien serait d'un
ennui mortel dans la mesure où les problèmes économiques du pays
n'attisent les passions de personne), s'est attaquée au Printemps des
Arts.<br />
Enfin quand je dis une horde, comprenez entre 5 et 200,
armés jusqu'aux dents ou pas, les versions diffèrent et il semblerait
que les quelques 500 spectateurs de la scène n'aient pas tous reçu la
même paire d'yeux, à moins que certains effets démultiplicateurs de la
perspective nous soient encore inconnus.<br />
Quoiqu'il en soit, -je
polémiquerai un autre jour sur les relations dangereuses entre le
fantasme et le réel- nos amis les salafistes ont estimé que certaines
œuvres portaient atteinte à l'Islam et sont venus exprimer, d'une façon
ou d'une autre, ce point de vue.<br />
Outre le fait que je leur
reproche de ne pas être venus à la session 2011, particulièrement
mauvaise à mon goût, et qui méritait d'être largement huée, je trouve
insupportable les effets qu'une telle présence a eu sur les gens et en
particulier sur cette société facebookinne qui se prend pour le nombril
du monde et que je ne vais pas trop mettre à mal ici puisque c'est de
leurs partages que dépendra l'avenir de cet article.<br />
<br />
Les
cris d'alarme ont retenti, la société civile s'est mobilisée, le Palais
Abdelya s'est rempli de citoyens, de politiciens, d'artistes, de curieux
aussi. Je ne trouve que du positif à ces rassemblements, que la menace
ait été exagérée ou pas, qu'elle soit réelle ou pas, la question ne se
pose pas en réalité, tout mouvement de solidarité, de soutien, toutes
possibilités de rencontres, de dialogues, d'échanges ne peuvent être que
bénéfiques dans une société où nous avons été dressés pour avoir peur
les uns des autres, pour nous méfier les uns des autres et dans une
société où les prémices de la liberté d'opinion et d'expression ont
démoli des familles et des amitiés à jamais depuis l'année dernière.<br />
Je
note au passage d'ailleurs que le mouvement même des salafistes, d'un
point de vue structural est également un mouvement de solidarité,
d'échange et de dialogue. Ce qui pourrait être intéressant, sur le moyen
terme serait de croiser ces deux mouvements de solidarités opposées,
mais là on entrerait dans l'ère de la civilité, ère pour laquelle notre
pays n'est pas encore prêt et que la volonté politique de nos
gouvernants ne laisserait jamais s'instaurer. Mais passons, il est
permis de rêver.<br />
<br />
Entre ces deux masses de convictions qui
s'affrontent, il y a la masse. LA Masse, ma préférée, la vraie masse, la
masse majoritaire, celle du "oui, mais".<br />
Le "mais" ici n'a pas
valeur de nuance, mais bien d'opposition. C'est à dire que pour cette
masse-là, il y a intrinsèquement les deux autres masses qui
s'affrontent; la masse "liberté l'expression" et la masse "salafiste au
fond des yeux". C'est un tantinet romantique, c'est vrai, mais je ne
connais rien de plus romantique que deux passions qui s'affrontent en un
même esprit, même mauvais.<br />
"Oui, mais il ne faut pas oublier que nous sommes musulmans"<br />
Comment
diable, pourrions-nous l'oublier alors que tout le monde passe son
temps, dilapide son énergie et la notre à nous le rappeler? "Oui, mais
nous sommes musulmans" "Oui, MAIS, il ne faut pas OUBLIER que nous
sommes musulmans"!<br />
Ils me font penser au poisson rouge, la fameux
poisson rouge dont la mémoire n'excède pas les dix secondes et je les
imagine faire le tour de leur bocaux et tomber nez à nez avec une
inscription qui dit "nous sommes musulmans" et bam! N'oublions pas que
nous sommes musulmans, s'il vous plait, MU-SUL-MANS!<br />
<br />
Je
peux en déduire que ceux qui ne cessent de nous le rappeler à nous, sont
ceux qui ont peur de l'oublier. J'aimerais leur dire de ne pas
s'inquiéter, nous le savons, nous savons qui nous sommes et nous le
savons si bien qu'aucun tableau, aucun article, aucune vidéo ne vient
perturber ou fragiliser notre identité. Nos convictions profondes ne
sont ébranlées par aucun sacrilège, ni par une œuvre d'art ni pas les
appels de meurtres des salafistes. Nous ne sommes pas dans un bocal,
nous ne sommes pas des poissons rouges, la foi n'est pas une question de
mémoire, la foi n'est pas rationnelle, n'est pas raisonnable, la foi
est inébranlable et n'a pas besoin d'arguments. Tout comme l'amour.<br />
Au
sein de cette masse du "oui, mais" on retrouve un grand nombre
d'intellectuels, ou de personnes cultivées, voire brillantes. Ils vous
exposent leur savoir, leur culture, vous citent des auteurs, plaident la
liberté d’expression, de culte et finissent par un "oui, mais... il ne
faut pas oublier que nous sommes musulmans et qu'il ne faut pas toucher
au sacré ET qu'il faut respecter notre religion et que et que et que..."<br />
Si
la culture, -les lectures, le cinéma, le théâtre- n'imprègne pas
l'individu, si elle ne lui permet pas d'asseoir sa personnalité, de
savoir qui il est et qu'il continue à se sentir mis à mal par toute
forme de culture qui ne conviendrait pas à ses vues religieuses, à quoi
sert donc cette culture?<br />
La culture ostentatoire, c'est ce que
Barthes appelait le snobisme culturel, c'est le fait de savoir ce qu'il
faut savoir, d'avoir lu ce qu'il faut avoir lu, d'avoir vu ce qu'il faut
avoir vu. C'est quand la culture n'est plus une construction intime
mais une condition d'insertion sociale, d'appartenance à des groupes
sociaux. C'est la théorie de la distinction; Bourdieu l'a longuement
expliquée, les pratiques culturelles servent à abolir les frontières
entre les groupes sociaux et l'impossibilité de la transgression de
certaines frontières est due à l'importance cruciale et incontournable
de l'imprégnation. Car justement, cette culture de surface, celle qui
sert à dire oui je suis cultivé mais, MAIS n'oublions pas que nous
sommes musulmans, est celle où l'on n'as pas su s'imprégner et ce qu'on a
lu, vu, entendu.<br />
Elle est semblable en tous points à la religion
quand celle-ci devient affaire de vêtement, d'apparence, quand la foi
n'est plus questionnée, quand ce sont les preuves de cette foi qui
importent.<br />
<br />
Ce n'est plus de convictions qu'il s'agit mais d'arguments.<br />
<br />
Cela
me rappelle ces personnes qui veulent vous prouver que Dieu existe en
faisant du calcul d'épicier. Regarde le nombre de mots dans le Coran,
c'est un miracle mathématique! (d'ailleurs si j'en avais l'hystérie et
la patience, je vérifierai un jour), regarde dans le Coran Dieu a parlé
du big bang, c'est une preuve, non?<br />
<br />
Ceux qui ont besoin
d'arguments pour nous prouver que Dieu existe ont surtout peu de
conviction. Quelle vaine et douloureuse tentative de faire face à
l'inconnu, au néant, au chaos qui les habite. Et quelle haine, quelle
colère, quelle envie ils éprouvent à l'égard de ceux qui n'ont nul
besoin d'arguments pour être sereins dans leur foi, ou dans leur
athéisme (l'athéisme n'est-il pas une forme de foi?); ceux qui n'ont pas
besoin qu'on leur rappelle qui ils sont, ni en quoi ils sont supposés
croire, ni ce qu'ils doivent défendre pour continuer à être des
musulmans.<br />
<br />
En définitive les passions qui s'affrontent
restent celles de l'être et du paraitre. Aussi bien en matière de
religion qu'en matière de culture, certains savent qui ils sont, les
autres veulent juste le paraitre.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<br />
<br /></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-73179654728694716072012-03-26T01:08:00.002-07:002012-03-26T01:39:04.517-07:00Que nos voix s'unissent pour condamner definitivement!<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><b><i>A vous messieurs qui nous gouvernez, à vous qui représentez la majorité parlementaire, à vous qui avez la légitimité populaire, la Tunisie est blessée, la Tunisie est à terre, la Tunisie est moribonde allez vous laisser une bande de traine savate, une bande « repris de justesse » menés par des prédicateurs débordant de haine, de bave venimeuse, animée par une soif de sang, donner l’estocade à notre pays ?</i></b><br />
<b><i>C’est un tunisien ordinaire qui s’adresse à vous aujourd’hui, un tunisien comme 11 million d’autre, un tunisien qui ne rêve que de paix et de prospérité pour son pays.</i></b><br />
<b><i>Aujourd’hui, au cours d’une démonstration et d’un déballage de haine, un homme s’adressant à une foule de jeunes déguisés selon un thème moyenâgeux, a appelé une fois encore au meurtre des juifs.</i></b><br />
<b><i>Cela n’était pas la première démonstration de ce type dans notre pays depuis le mois de janvier dernier, cela s’est reproduit à plusieurs reprises. Personne n’osait y croire au début, on a souvent pensé qu’il y avait un amalgame maladroit entre juifs et sionistes, il y a eu des condamnations et au bout de la énième fois, on peut légitimement penser qu’il ne s’agit nullement d’un amalgame, mais que cet homme appelait bel et bien au meurtre d’un groupe de personnes, d’un groupe de tunisiens, une communauté attachée à cette terre qui les a vu naitre, qui a vu naitre leurs parents, les parents de leurs parents en remontant à des dizaines voir des centaines de générations.</i></b><br />
<b><i>Doit-on une fois de plus attendre un semblant de condamnation du bout des lèvres, une condamnation ferme et définitive ou un arrêté d’expulsion tel qu’Isabelle de castille et Ferdinand d’ Aragon en avaient eu le courage.</i></b><br />
<b><i>Je crois sincèrement qu’aujourd’hui, l’état tunisien, cet état qui me représente autant qu’il représente les 1500 juifs de Tunisie et les 11 million de Tunisiens avec eux, doit vraiment se confronter à ses démons, et affronter ses responsabilités. Cet état qui a été mis en place au nom de la démocratie et la dignité permettra t il encore que des enfants gâtés, des enfants terribles dictent leur lois et sèment la terreur et la panique dans notre pays ?</i></b><br />
<b><i>Au nom de cette dignité, au nom de cette démocratie naissante, au nom de l’amour que nous pouvons tous avoir pour notre pays réagissez monsieur le Président de la République, réagissez, monsieur le Premier Ministre, réagissez monsieur le Président de l’Assemblée avant qu’il ne soit trop tard et qu’un « fou » décide de prendre au mot les élucubrations de ce prédicateur hystérique !</i></b><br />
<b><i>Croyez messieurs en mon dévouement et mon amour pour ma patrie.</i></b><br />
<b><i>Gilles Jacob Lellouche</i></b><br />
<b><i>Un tunisien ordinaire</i></b><br />
<br />
Comme d'autres blogueurs et un grand nombre de citoyens tunisiens, je m'unis à cet appel contre la violence et l'appel à la haine publié par Gilles Jacob Lellouche, un tunisien ordinaire, comme il le dit lui-même, un tunisien comme je suis tunisienne, un tunisien menacé de mort par les salafistes, parce qu'il est juif, comme d'autres tunisiens le sont parce que ce sont des femmes, ou des artistes, ou tout simplement, parce que leur idéologie n'est pas celle de la haine.<br />
<br />
Aujourd'hui nous unir est une question de survie, de la nôtre et de celle de notre Nation.<br />
Notre pays a besoin de nous et nous avons besoin de lui.<br />
<br />
Mobilisons-nous contre la haine, mobilisons-nous pour expliquer à ceux qui ne comprennent pas encore ce qui se trame contre ce beau pays qu'ils ne doivent pas rester les bras croisés.<br />
<br />
Le reste est politique,<br />
<br />
Le reste est littérature.</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-67148416293191098432011-12-03T10:53:00.000-08:002011-12-04T04:39:09.669-08:00Quand ça barde au Bardo<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div>Bonnet noir sur la tête, baskets aux pieds, bombe lacrymo, visage crispé, une horde de voyous en face scandant des slogans haineux.<br />
Non je ne suis pas devenue policière, je suis juste une parmi des centaines, une nuit de semaine au sit in devant l'Assemblée au Bardo.<br />
L'inquiétude, la rage et la colère. Le désespoir, l'impuissance, l'effarement. L'angoisse, la volonté, la détermination.<br />
Ce n'est pas une guerre, ni une bataille, à peine quelque cent cinquante adolescents éméchés dont "on" a payé la caisse de bière de l'après prière du vendredi. Des gamins qui confondent foot et politique, rue et stade et dont les commandeurs et commanditaires se jouent à coups de paquets de cigarettes, d'herbe, de sandwichs.<br />
La Bardo, l'Assemblée. Ce bâtiment devant lequel nous passions indifférents, qui était invisible et qui devient emblématique soudain, comme surgissant dans l'espace en un temps miraculeux.<br />
L'ignorance, la haine, la médiocrité nous encerclent et nous nous y enfonçons comme des sables mouvants.<br />
Des slogans de haine contre ceux qui crient famine, justice, dignité.<br />
<br />
Nous sommes un pays où les démocrates de gauche se rallient à l'extrême droite.<br />
Nous sommes un pays où les militants contre une ancienne dictature en cautionnent une nouvelle pourvu qu'elle soit la leur.<br />
<br />
Ces mots de Hugo sont les vers de poésie préférés de Bourguiba:<br />
<br />
Si l'on n'est plus que mille, eh ben, j'en suis! Si même<br />
Ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla;<br />
S'il en demeure dix, je serai le dixième,<br />
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là!<br />
<br />
S'il n'en reste qu'un, nous serons tous celui-là.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqwhDJXdfJhyZmCxl0nKqooWhxsLgt1U_670ZUWBGQJkQhEw_zBvJRXduOpvARWtRtCA5w9nQ1OaDnsKPCcNBI2ZuFZ3MwZTF5_vlLyJsEpotTD8nb9ehNwZK68LrRmWkLh15-IhoGTUM/s1600/bourguiba.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqwhDJXdfJhyZmCxl0nKqooWhxsLgt1U_670ZUWBGQJkQhEw_zBvJRXduOpvARWtRtCA5w9nQ1OaDnsKPCcNBI2ZuFZ3MwZTF5_vlLyJsEpotTD8nb9ehNwZK68LrRmWkLh15-IhoGTUM/s320/bourguiba.jpg" width="213" /></a></div><br />
</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-91671908893080193222011-11-18T18:05:00.000-08:002011-11-18T22:52:41.700-08:00Les TD de Civilisation<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><br />
<div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Au sein des facultés, la composition d'un groupe de TD est assez représentative de la composition sociale, du moins des résultats des élections.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Généralement, au premier rang, vous avez 2, 3 si vous êtes bien tombé, étudiants brillants. Bon niveau, bonne culture générale. Ceux-là votent PDP ou PDM.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Au deuxième rang, 5 étudiants, d'une façon générale du coté droit de la salle de cours (je suis sérieuse) et tous les 5 (toutes les 5, en Lettres nous avons surtout des filles) de Sidi Bouzid. Elles votent Aridha.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Deuxième rang, collées les unes aux autres, 4 étudiantes cheveux sous brushing d'une semaine, se prenant pour des rebelles parce qu'elles osent du maquillage mauve turquoise argenté, sont convaincues d'être moins mauvaises que les autres. Elles votent CPR.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Au troisième rang, il y a un seul étudiant, accompagné parfois de l'étudiant qui sèche tout le temps et qui vient une fois par semestre pour avoir une idée sur ce qu'il rate. L'étudiant du milieu de la salle, généralement assez moyen c'est l'hypocrite de service. C'est celui qui vient vous voir à l'approche de la remise des notes en vous disant que vous êtes le meilleur prof de la fac, que votre TD est le seul auquel il assiste et vous balance à la fin "madame sa3edna 3ad fil notet". De toute évidence, il vote Takattol.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Tous ceux qui restent, éparpillés entre la première, deuxième et dernières rangées de la salle sont des êtres relativement quelconques, sans aucun niveau, ne parlant aucune langue, ne maîtrisant ni l'arabe, ni le français et confondent l'anglais avec l'allemand, à 60% de filles voilées et un mec avec une alliance en argent (passée au doigt par une petite amie halal trop jalouse), qui vous regardent d'un regard bovin et font de la résistance à toute forme d'instruction ou d'apprentissage. C'est l'électorat Nahdha. </div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;"><br />
</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Du temps de Ben Ali, lorsque je me hasardais à une séance de "débats" ou que j'obligeais les étudiants à donner une opinion (qu'il n'ont pas) je rentrais chez moi en disant à mes proches "vous savez quoi, heureusement qu'ils ne votent pas!"</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;"><br />
</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Maintenant ils votent.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">On a la démocratie qu'on mérite, celle de la génération de Zaba, des Z'abrutis.</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;"><br />
</div><div style="font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 16px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-align: -webkit-auto;">Et le reste est littérature.</div></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-49486668688324046252011-10-12T02:54:00.000-07:002011-10-12T02:54:56.785-07:00Etoile, étoiles.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Parce que nous ne pouvions même pas rêver d'afficher nos positions, savourons aujourd'hui nos différences, l'existence de choix politiques, la mise en avant d'idéaux, nos rêves de justice, nos désirs d'avenir, la liberté retrouvée, liberté exprimée.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvClUl9ZoM_re9rDfo17K794TguVjoWKYEEiiT7N8fs6kd2lOXamIsrLegDRM4zjVvFxLeF2bpCv6TvPJZ6KVnCKlt5L82WvNNWlgUju3uTGDLkBah_EdXdsxCEeb_lQ5pZwEkM0rseas/s1600/%25C3%25A9toile.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvClUl9ZoM_re9rDfo17K794TguVjoWKYEEiiT7N8fs6kd2lOXamIsrLegDRM4zjVvFxLeF2bpCv6TvPJZ6KVnCKlt5L82WvNNWlgUju3uTGDLkBah_EdXdsxCEeb_lQ5pZwEkM0rseas/s320/%25C3%25A9toile.jpg" width="320" /></a></div><br />
J'ai fait mon choix.<br />
Faites le vôtre et criez-le haut et fort.<br />
<br />
Tant que nous pouvons encore crier nos choix et nos pensées haut et fort et pour que nous puissions continuer à le faire, VOTEZ.<br />
<br />
Et le reste est littérature.</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-92135484366762059092011-10-02T14:30:00.000-07:002011-10-02T14:30:53.993-07:00Le prix Nobel des cons.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><span class="Apple-style-span" style="background-color: white;"></span><br />
<span class="Apple-style-span" style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif;"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: 11px; line-height: 1.5em;">Je reproduis ici l'édito de Mehdi Ahmadi pour l'émission Esprits Rebelles du 30/09/2011, avec son </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: 11px; line-height: 16px;">autorisation</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: 11px; line-height: 1.5em;">.</span></i></span><br />
<div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;">Avec tous les événements que vit le pays, le contexte, on trouve toujours le moyen de polémiquer sur du n'importe quoi ! Aux dernières dépêches, le génie de la foule a levé les boucliers, préparé arcs et flèches, brandi les épées contre une fille ayant un piercing au nez, parce qu'elle est candidate au Prix Nobel de la Paix. A voir les commentaires belliqueux, les langues de vipères et les réactions envenimées, il y a vraiment lieu de se demander si certains font la différence entre Prix Nobel de la Paix et Prix Nobel du pet de lapin, et pour confondre, il faut vraiment être Con.</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;">Mais qu'est ce qu'un Con ? « Anomalie dans le processus de l'évolution de l'espèce » selon mon dictionnaire des gros mots, organe extraordinaire selon Verlaine, qui l'a chanté, divinisé, le Con s'est vu réduire par la suite à une insulte de bas étage. Dans notre contexte actuel, le con confondrait par exemple l'eau de rose avec le vitriol, pour arroser les personnes qu'il aime. Le con doit penser que les horloges ont été inventées pour servir de détonateurs de bombes. Le con peut faire des études de philosophie et s'accrocher par la suite à une fatalité céleste, le con aussi, boycotte les lames de rasoir pour une raison qui lui est mystérieuse... et comble de l'histoire, le con, pourtant organe féminin, a une dent contre les femmes ! Au delà, il y a des cons qui se sont cachés toute leur vie et qui ont balancé leur habits pour devenir nudistes en plein janvier, le con confond aussi le dernier suicide avant le réveillon et le premier martyr d'une révolution, le con passe son temps à se chercher des faire valoir, oubliant que c'est avec sa propre intelligence qu'il juge, le con est allergique au soleil, parce qu'incapable de laisser un rayon de lumière le pénétrer, le con est cupide, jaloux, mauvais, et très... étroit d'esprit.</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;">Alors, que reproche-t-on à Lina ? Un piercing pas très catholique ? Ou justement trop catholique ? Parce qu'il y a une grande différence entre un tatouage (même traditionnel de chez nous) et un piercing ? Le fait qu'elle ne soit pas perforée de balles, 6 pieds sous terre, pour mériter une consécration, parce qu'un Nobel est posthume ? Comme les toiles des grands maîtres ? Parce que Blogueuse ? Trop peu pour un Nobel ? Si je me rappelle bien, nous sommes au 21ème siècle, une blogueuse devrait être assimilée à une activiste des années 60 distribuant des tracs en Tchécoslovaquie, pourquoi la première serait regardée de haut alors que la deuxième mériterait les honneurs ? Lina, je ne la connais pas, il est vrai que pour une prof d'anglais, elle n'a pas l'accent d'une londonienne, et qu'elle ne pourrait pas chanter une belle reprise de « <em>Sometimes I Feel Like A Motherless Child </em>», mais il y a ceux qui ont moisi à Londres sans améliorer leur accent, ni leur mentalité. Elle a milité, avec les moyens que lui offre son époque, elle a couvert l’événement du siècle dans son pays, alors que d'autres attendaient et commentaient dans les salons, elle est passée dans les médias, elle a affronté des ogres, encore debout.</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;">Depuis 1928 avec <span><span><span>Charles Jules Henri Nicolle, tunisien d’adoption, la Tunisie n'a pas connu un Nobel, mais Lina ne fait pas le poids... pour ses con-patriotes...</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span>Les sorties de la semaine de disques sont reportées à la semaine prochaine, Esprits Rebelles du 30/09/2011 sera consacrée exclusivement aux femmes, que des titres écrits et composés par des femmes, et vu que le lendemain, c'est le délai de rigueur pour faire profil bas côté politique pour les médias, je profite des 5 dernières minutes pour dire pour qui je vais voter. Je vote Femmes !</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><br />
</div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span>Bonne émission, Mesdames, Mesdemoiselles</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span><br />
</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span>Et le reste est littérature.</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span><br />
</span></span></span></div><div style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 11px; line-height: 1.5em;"><span><span><span><a href="https://www.facebook.com/note.php?note_id=217764184953522">https://www.facebook.com/note.php?note_id=217764184953522</a></span></span></span></div></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-49341516375282033882011-07-31T03:45:00.000-07:002011-09-24T16:09:45.307-07:00Sortons de notre bulle.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">La révolution de la dignité, faite pour réclamer une vie décente.<br />
Le nerf de la guerre est là, il y a des gens qui ont faim, des gens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, des gens qui doivent choisir entre le lait et le pain; ces gens-là Ennahdha va vers eux directement. Ils sont prêts à monnayer leur voix parce que leurs besoins immédiats font qu'ils ne vont pas pousser la réflexion. Qui ici sait-il ce que c'est que d'avoir faim, d'avoir froid, de ne pas pouvoir donner un crouton de pain à son gosse, de ne pas pouvoir lui acheter un médicament quand il est malade? Qui sait ce que c'est de ne pouvoir dormir la nuit parce que el 3attar lui a demandé de payer son kridi de 13 dinars. Il y a une Tunisie que les partis oublient dans leurs programmes et dans leurs discours. Et c'est avec ça que nahdha peut conquérir des voix.<br />
Nous pourrons crier au loup tant que nous voudrons, organiser des marches pour la liberté d'expression, contre la violence; cela ne remplira pas les ventres vides, ce sont des combats que les gens qui tentent de survivre ne peuvent pas comprendre. Un ventre qui gargouille ne cherche pas à exprimer d'opinion mais un besoin. Si nous voulons protéger la fragile liberté, nous devons sortir de notre bulle. Nous donnons l'impression d'être des bourgeois intellos qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ben Ali a tenu le pays de deux façons: via le réseau impressionnant du RCD il a réussi à viser ceux qui avaient faim, avec tous les travers que nous connaissons, le super pouvoir des mo3tamdin et compagnie, le léchage de bottes systématique, la mentalité opportuniste, etc et par la peur, la peur du policier, la peur de la torture, de la prison, du fisc vengeur. Certains disent que Nahdha est entrain de récupérer les réseaux du RCD, en tous cas, ils ont récupéré ses méthodes, ils remplissent les ventres. Combien d'entre nous ont entendu une femme de ménage, un gardien dire qu'il regrettait Ben Ali? Les gens simples voient que sous Ben Ali il mangeaient, ils vivaient en sécurité. L'autre jour, notre femme de ménage m'a dit "je ne savais pas qu'il nous volait, mais au moins nous vivions normalement, maintenant tout le monde nous vole, je ne peux plus rien acheter, les fruits et légumes sont hors de prix, la viande aussi, mon fils ne vend plus rien parce que des marchands ambulants sont devant sa boutique, je ne vois pas en quoi il était mauvais Ben Ali."<br />
La réponse que donne ennahdha à ces gens-là:" El bled yelzemha wa7ed y5af rabbi."<br />
Que nous le voulions ou pas, Nahdha a tout compris au tunisien moyen, comme Ben Ali, elle va entendre les ventres affamés et leur donner à manger, les aider à se marier, etc. Et comme Ben Ali, elle a compris que le tunisien se gouverne par la peur, alors elle n'hésite pas et de la peur elle en sert à la carte! Aux gens simples elle utilise la peur de Dieu, si vous ne votez pas pour nous, c'est que vous êtes contre l'islam. Aux commerçants, c'est la peur de la violence: si vous ouvrez pendant ramadan, nous attaquons vos cafés et restaurants; si vous vendez de l'alcool, nous lâcherons nos chiens sur vous. Aux femmes qui travaillent ils viennent les coller dans le bus et les menacent: si tu ne reste pas chez toi, je vais te tuer; si tu ne portes pas le hihan, je vais te lacérer le visage, etc. Aux intellectuels, si vous vous exprimez, nous brulerons cinema et librairies;si vous faites trop de bruit, nous ferons une campagne de diffamation sur internet. Aux politiciens: si vous ne nous soutenez pas, nous diront que vous êtes des anciens de Ben Ali, que vous étiez la fausse opposition. Et ainsi va le monde chez Nahdha.<br />
Et les gens, en majorité s'exécutent, les commerçants préfèrent fermer, les femmes se couvrent, etc.<br />
Le ventre (au sens large) et la peur. Zaba a duré 23 ans avec ça et toute sa famille a terrorisé les gens et bien rares sont ceux qui ont osé s'opposer (en restant en Tunisie parce que militer de l'étranger, c'est un peu trop facile et confortable). Ajoutez a cela la donnée Dieu et vous verrez pourquoi Nahdha est sure d'elle. Ils ne vont pas gagner les élections qui viennent, c'est probable mais si les partis politiques continuent dans leur léthargie et dans des discours et actions qui ne touchent pas tunisien moyen, dans 5 ans, 10 ans, nous serons, nous, intellos embourgeoisés entrain de faire la queue devant les ambassades et les plus téméraires, seront dans les fameuses caves à se faire convertir billati hiya a7san par un barbu mal intentionné.<br />
<br />
Ceux qui sont morts sous les balles de la police de Zaba étaient sortis dans la rue pour réclamer du travail,de la dignité.<br />
D'un coté maintenant nous avons ceux qui sortent dans la rue pour réclamer la laïcité et de l'autre ceux qui sortent pour réclamer l'instauration de la charia. Qui est sorti pur réclamer que les véritables objectifs des gens affamés et de ceux qui sont morts soient réalisés?<br />
Et pourquoi pas une marche pour dire que dans notre inquiétude pour notre liberté d'expression nous n'avons pas oublié les gens qui ont peur de ne pas pouvoir manger demain?<br />
Quelle image donne Nahdha de ces marches?<br />
Parce que ce que nous avons tendance à oublier, c'est que Nahdha a un système de communication infaillible. Tout d'abord, le syndicat de la fameuse Wataniya est nahdhaoui, bientôt, elle s'appellera Islamya. D'autres part, encore une fois, Nahdha exploite l'une des traditions de la société tunisienne: la rumeur, le on dit que. Le tunisien prend ses informations dans le café du coin, il ne les vérifie pas, les prends pour acquises et admises. Il te dira avec conviction: " ya weldi illi 9alli ma yekthebch"<br />
Vous avez beau faire toutes les affiches du monde, des spots radio, si vous n'avez pas des "agents" dans les cafés et les quartiers populaires ou même dans les cafés des quartiers huppés ou moyens,vous n'avez rien. Prenez une personne qui voit une affiche du Takatol, elle en parle dans le café, et quelqu'un lui dit "a5tak ya weldi rahom jme3a koffar, tab3in ezzine, 3arfhom ma5ou weld Bent 3am wa7ed mil trabelsiya" etc. Qui ira vérifier?<br />
Cessons de crier au loup entre nous, de poster des caricatures et des articles comme celui-ci en croyant que nous sommes entrain de militer et que nous n'avons pas à avoir peur. Les choses ne se jouent pas aujourd'hui mais sur les années à venir.<br />
Je suis en colère contre les partis politiques qui sont entrain de tirer le drap chacun de son coté et ont tous oublié bien vite que la priorité ce ne sont pas les élections, la priorité c'est le Tunisien. Le PDP qui veut faire cavalier seul, Chebbi qui risque de regretter bien fort de pêcher par excès de confiance; Marzouki qui vend son âme au diable;ils font tous les choux gras de Nahdha et participent à asseoir sa notoriété.<br />
Je cherche depuis le 14 janvier auprès de quel parti je vais m'engager, je veux agir. Aucun parti ne me semble convaincant, aucun ne me semble se soucier tellement du pays. Je ne suis pas naïve, je sais bien qu'en politique on ne pense qu'au pouvoir. Mais nous vivons des moments exceptionnels, le monde nous regarde. Nous allons devenir un exemple, ne devenons pas le mauvais exemple.<br />
Aux apprentis politiciens, pour l'amour de la Tunisie ne tentez pas de conquérir le pouvoir maintenant, faites votre apprentissage de la politique dans les années à venir. Si vous continuez comme cela, vous redeviendrez bien vite une opposition de l'ombre à l'ombre des islamistes. Et pourtant nous les savons, le tunisien est un bon vivant, le tunisien n'est pas fait pour vivre dans un système islamiste. Mais nous le savons aussi, le tunisien est paradoxal et il est toujours à la poursuite de son intérêt. Peu importe la vérité pour lui, il n'aime que la vérité qui l'arrange et cette vérité là, les innombrables militants de Nahdha est entrain de la construire jour après jour et ils ont du souffle ces gens-là car leur amour du pouvoir est plus grand que leur amour pour Dieu.<br />
<br />
Et je vais finir sur une note par très classe et j'assume.<br />
On était tenus par une hajjema et maintenant les politiciens yet3almou fil 7jema fi rouss il ytema. Brabbi changez de modèle. Yezzina mil 7jema, apprenez à aimer et à servir un pays.<br />
<br />
Et le reste est littérature.</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-42495475968582348222011-07-20T03:38:00.000-07:002011-07-26T11:39:29.405-07:00La Tunisie mérite notre voix.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Vous êtes-vous inscrit sur les listes électorales?<br />
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Seul le VOTE permet de sauver la Tunisie et nous permettra de choisir notre avenir.<br />
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Inscrivez-vous!<br />
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<div closure_uid_vxo2jc="97">Le reste est littérature....</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCRdoT-RfOlLZN_S-mKaL3jNm6Dfx_hu3_Sr-HDhKbQcqzd3WITFTJumkqC4a3_wt5DsHKtMWbJZfOZIrqOIFGaETv23ZCLFRZ8Djx4BzpaI6E9eK1K29PyeSlfC2y3wBLVVxZGjXkbJM/s1600/276792_208936499158884_5550596_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCRdoT-RfOlLZN_S-mKaL3jNm6Dfx_hu3_Sr-HDhKbQcqzd3WITFTJumkqC4a3_wt5DsHKtMWbJZfOZIrqOIFGaETv23ZCLFRZ8Djx4BzpaI6E9eK1K29PyeSlfC2y3wBLVVxZGjXkbJM/s1600/276792_208936499158884_5550596_n.jpg" t$="true" /></a></div><div closure_uid_vxo2jc="97"><br />
</div></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-28141119346770818212011-07-04T04:56:00.000-07:002011-07-04T07:22:02.309-07:00Dichotomies<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Coluche disait à propos de mai 68 "la guerre" puis il se ravisait et corrigeait "ah non, on ne dit pas la guerre quand c'est les Français contre les Français!! On dit les <i>évènements</i>"<br />
Ce qui semble s'initier depuis quelque temps en Tunisie, ce sont des évènements semblables à une guerre civile virtuelle qui se mène en particulier sur Internet entre ceux qui sont plus musulmans que l'Islam lui-même et ceux qui sont plus laïques que la laïcité elle-même.<br />
Pour les premiers, les seconds sont des athées franc-maçons païens qu'il faut éradiquer et qui menacent le salut divin lui-même et pour les seconds les premiers sont des barbares sanguinaires ignorants<br />
qui menacent la sécurité nationale, internationale et l'avenir de ses enfants.<br />
Et pourtant nul n'ignore que musulman ne veut pas dire forcément islamiste et que les musulmans eux-mêmes sont si variés, si différents que c'est ce qui constitue toute leur richesse et notre espoir.<br />
Combien connaissons-nous de musulmans qui jeunent mais ne prient pas, ou qui prient mais ne jeunent pas, ou qui jeunent un jour sur deux, ou qui ne prient ni ne jeunent, ou qui prient mais boivent de l'alcool, ou qui boivent de l'alcool mais ne mangent pas de porc, ou boivent de l'alcool, mangent du porc, font la prière mais ne jeunent pas, ou mangent du porc mais ne boivent pas d'alcool, ou qui ont des rapports sexuels hors mariage mais font leur prière, ou qui trompent leur époux/épouse mais condamnent la rapports sexuels avant le mariage, etc.<br />
Et combien ces laïques sont eux-mêmes divers! Combien d'entre eux sont voilées, combien sont laïques mais prient et font le ramadan, combien vont féliciter avec chaleur ceux qui rentrent de la Mecque, combien ponctuent leurs phrases à coup d'inchallah, si Dieu veut et ya rasoul allah, qui récitent al fatiha à un enterrement, combien qui refusent de la réciter à un mariage ou autre, combien qui sont laïques et athées, combien qui sont profondément croyants et laïques. Combien de ces laïques récite une sourate au sursaut d'un cauchemar au milieu de la nuit?<br />
Pourquoi fonctionnons-nous alors systématiquement en dichotomies. Pourquoi celui qui n'est pas avec moi est-il forcément contre moi? Pourquoi la vérité chez nous n'est supposée avoir qu'une seule facette, qu'une seule version, pourquoi manquons-nous à ce point d'ouverture d'esprit TOUS autant que nous sommes, laïques, athées, musulmans, pratiquants, islamistes que nous refusons d'envisager, ne serait-ce qu'un moment qu'il existe plusieurs données à un incident, à un évènement? Pourquoi crions-nous au loup dès qu'un barbu pointe sa barbe et qu'un laïque arbore ses doutes?<br />
L'incident, grave certes, de l'Africart, nous apprend pourtant beaucoup. Voici une salle de cinéma dont les spectateurs sont aussi divers que l'est notre société, intellectuels, femmes voilées, athées, laïques, artistes, cinéastes, etc. et qui s'apprête à regarder un film polémique dans un même objectif de départ: découvrir ce film polémique. Et voici arrivée une cinquantaine de personnes, autour d'une même idée aussi: empêcher ce film polémique d'être projeté et autour de cette même idée, ils sont variés, barbus, voilées, jeunes en maillot de foot, etc.<br />
Qu'en dira-ton plus tard? Les islamistes ont attaqué la salle, c'est la première version. La seconde version: ce ne sont pas les islamistes, c'est la police politique.<br />
Pourquoi oublier que la société tunisienne est diversifiée, que l'individu lui-même est compliqué, que les gens les plus modernes et ouverts se sont exprimés contre ce film et que les personnes les plus pratiquantes et les plus pieuses n'y ont vu qu'une expression d'un point de vue personnel? Pourquoi mettre tout le monde dans un même sac, pourquoi inculper ou disculper.<br />
Parmi les assaillants, il y avait des islamistes convaincus et violents, il y avait des jeunes désœuvrés payés pour participer à l'offensive, il y avait des personnes (la plupart certainement) à qui on a expliqué que certaines personnes voulaient que la Tunisie cesse d'être un pays musulman et qui y ont cru et dans la naïveté de leur foi se sont investis de la mission de protéger leur religion, il y avait aussi des membres de la police, peut-être même sont-ils les scénaristes de ces incident. Qui le saura? Le saura-t-on un jour, enfin, ce qui s'est réellement passé ce jour-là?<br />
Ce n'est pas parce qu'une cinquantaine de personne a attaqué un cinéma que la société toute entière est islamiste. Une minorité violente est toujours un danger et un grand danger car il suffit d'un meurtrier présent dans une salle de deux cent personnes pour le danger soit réel, mais si ce meurtrier tente d'agir, à peine aura-t-il approché sa première victime qu'au moins une vingtaine sur ces deux cent viendra l'en empêcher.<br />
<br />
Le 25 octobre 1988, la salle de cinéma Le Saint Michel avait été attaquée et incendiée et quatorze personnes ont été blessées par un groupe d'extrême droite qui a voulu empêcher la projection du film de Martin Scorcsese <i>La dernière tentation du Christ</i> et ça ne se passait ni en Iran, ni en Egypte, ni en Arabie, mais à PARIS, en France, LE pays de la laïcité.<br />
Les intégrismes sont aussi dangereux où qu'ils soient, aussi stupides et aussi violents et quelle que soit l'idéologie qu'ils défendent. Mais ceux-là même que l'on appelle intégristes sont dangereux par<br />
la peur qu'ils nous inspirent les uns des autres, bien plus que par leur nombre, souvent restreint et leurs actions, inquiétantes mais toujours isolées.<br />
J'ai réalisé il y a peu de temps, que dès que je voyais un femme ou une fille voilée, un sentiment de dégout, de colère montait en moi. Et j'avais décidé d'assumer cette intolérance car j'avais estimé que j'étais intolérante à l'intolérance.<br />
Mais il est toujours facile de se donner le plus beau rôle, de justifier sa propre haine par la haine que l'on suppose chez les autres.<br />
Dans leur écrasante majorité, les tunisiens sont ouverts, tolérants et se laissent libres de choix de vie, de choix de pratique religieuse. La preuve est ces milliers de personnes qui ont déserté les mosquées quand celles-ci ont été prises d'assaut par les Nahdhaouis et compagnie.<br />
Il y a encore peu de temps, le vendredi quand je passais près d'une mosquée, je pestiférais contre tous ces "islamistes" qui bloquent les rues avec leur voitures sans respect pour les riverains ni pour personne pour aller prier et je me disais, le jour où les intégristes vont vouloir prendre le pouvoir, ils ont déjà une grande base populaire, cela se voit rien qu'aux moquées. Depuis quelques semaines, les vendredis ces rues sont devenues vides, seules quelques voitures sont garées. Ces gens que j'insultais à chaque fois ce sont avérés être plus intelligents que moi certainement bien plus que les intégristes qui ont cru, à tort, comme moi, que les tunisiens pratiquants leur étaient acquis. Il a suffit que les intégristes pointent le bout de leur nez et de leur bêtise dans les mosquées pour que les gens les désertent.<br />
Ce que les système de Ben Ali a enraciné en nous, c'est le système binaire. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi. Ou tu es pro Ben Ali ou tu es contre lui, ou tu es islamiste ou tu es contre l'islam, ou tu es laïque ou tu es pro islamiste, si tu fais la prière, tu es opposant, si tu ne détestes pas Ben Ali, tu es un lèche cul.<br />
Après les 14 janvier, nous avons continué: si tu n'es pas pour la dissolution du RCD, tu es pro RCD et tu en fais partie et tu as quelques chose à te reprocher, si tu fais la prière, tu es pro Nahdha, si tu défends la liberté d'expression, tu es un occidentalisé, si tu es anti Nahdha, tu n'es pas musulman, si tu ne pleures pas en entendant Sidi Bouzid, tu es un anti révolutionnaire, et surtout si tu n'es pas d'accord avec moi, tu es le dernier des idiots et tu n'as rien compris.<br />
Dieu lui-même s'est donné des centaines d'attributs, il s'est dit Un et unique mais aux multiples aspects. Il est à la fois terrible et clément, il est vengeur et miséricordieux. Dans la Sourate Rahmane il est dit "kol yawm w howa fi chaane" <b>{كل يوم هو في شأن}, </b>le plus souvent on explique ce verset par le fait que Dieu soit occupé à mille choses à la fois mais les soufis expliquent ce verset par le fait que le croyant perçoit Dieu de façon différente chaque jour. Car l'être humain est changeant et complexe, son rapport au divin n'est pas constant et varie en fonction de son humeur, des circonstances, de sa maturité, son intellect, ses expériences, etc.<br />
Rien n'est définitif, rien n'est constant, rien n'est éternel.<br />
Combien de fois avons-nous changé d'avis, combien de fois avons-nous été étonnés de notre propre façon de penser, de notre évolution et de certaines de nos réactions?<br />
La dictature et la mentalité de la délation nous ont appris à vivre les uns contre les autres et le départ de Ben Ali, la dissolution du RCD, les procès spectacles pour débiles profonds de l'ancien président et sa cour n'ont pas changé la donne mais l'ont aggravée.<br />
Si nous ratons un rendez-vous avec l'Histoire avec cette fragile Révolution du Jasmin, ce ne sera ni à cause des islamistes, ni à cause des laïques, ni des franc-maçons, ni des athées, ni des amoureux de la bsissa au Japon, ça sera parce que nous ne savons faire que dans l'exclusion et l'exclusivité. Nous n'avions pas besoin d'exclure tel ou tel des élections ou de la vie politique parce que tout simplement celui qui a les moyens de manipuler l'opinion et les élections peut le faire et en profiter sans se présenter. Nous n'avons pas besoin d'exclure la laïcité au nom de l'islam ou les traditions musulmanes du pays au nom de la laïcité parce que c'est une opposition qui n'existe pas de fait dans notre pays; l'exception culturelle tunisienne est justement dans l'aspect protéiforme de sa société.<br />
Ce n'est pas tant le danger islamiste qui m'inquiète que les répercussions d'un tel débat. Le tunisien moyen, sans aucune condescendance ni connotation péjorative dans cette expression, n'a pas l'habitude qu'on lui demande de décider s'il est musulman ou pas, il se considère musulman même s'il boit, même s'il ne fait pas la prière; on ne peut pas le placer entre le marteau et l'enclume où on lui dit que s'il n'est pas laïque il est islamiste et il perdra tous ses droits et que s'il n'est pas islamiste il est athée et il encourage les "koffar". Pourquoi poser un problème existentiel aux gens, qui, dans leur majorité écrasante, ne demandent qu'à vivre tranquillement, dignement, avec un travail décent, un pouvoir d'achat honorable, un bon rire durant les soirées ramadanesques et une liesse pour un match de foot.<br />
Le seul véritable combat que nous devrions mener, et qu'il ne soit pas mené au nom de la laïcité qui pose un problème de conscience aux gens quant à leur identité religieuse, c'est celui de l'identité tunisienne, c'est la préservation de ce qu'il y a de meilleur dans le modèle social tunisien, la richesse de sa diversité, la spontanéité des rapports entre buveurs de vin et adeptes de la prière du vendredi.<br />
La véritable intelligence des islamistes est de poser la question de l'identité religieuse aux gens, en leur disant "si tu es musulman, tu es forcément avec nous, parce que Dieu est avec nous"; en opposant systématiquement la laïcité à la menace islamiste, on ne fait que tomber dans le piège islamiste, on ajoute de l'eau à leur moulin. Parce que tout le monde sait ce que Islam veut dire mais bien rares sont ceux qui comprennent le terme 3elmaniya, laïcité. Et tenter d'expliquer ce terme est une erreur "stratégique" puisque les islamistes seront là avec une banderole simple qui contient el chahada pour prouver que la laïcité est contre l'Islam et certaines images sont bien plus puissantes que tous les discours.<br />
Ces milliers d'hommes et de femmes qui ont déserté les mosquées quand les islamistes les ont investies, je leur fais confiance et je les remercie car ils m'ont donné une leçon et m'ont redonné un brin d'optimisme, ces gens-là ne sont pas dupes, pas plus que l'écrasante majorité des gens qui ne voudront jamais voir le drapeau de leur pays remplacé par un autre. Ce qui compte pour la majorité des tunisiens, c'est que la Tunisie reste la Tunisie mais sans Ben Ali.<br />
Parce que les Tunisiens restent les Tunisiens. <br />
<br />
Et le reste est littérature. <br />
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</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-89488216149393999862011-06-06T13:50:00.000-07:002011-06-06T13:57:04.414-07:00Des camps et des visages.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Liberté d'expression.<br />
<br />
de gueuler, d'insulter, de brailler, de diffamer, d'incendier,<br />
<br />
Liberté de culte<br />
<br />
liberté de réprimer, de couper, de tuer, de menacer, de censurer,<br />
<br />
Liberté d'expression, liberté de culte<br />
<br />
Expression de liberté<br />
Expression de culte<br />
qui vous bouffe, vous étouffe, inculte, occulte.<br />
<br />
Avant on disait, "chut, ne parle pas de Ben Ali, on pourrait t'enfermer, te torturer!"; maintenant c'est "chut, ne parle pas des islamistes, ils pourraient t'attaquer, te vitrioler, t'agresser, te ficher"<br />
<br />
La peur n'a pas changé de camp en Tunisie, elle a changé de visage.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<h6 class="uiStreamMessage" data-ft="{"type":"msg"}"><span class="messageBody"><br />
</span></h6></div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-81797810614535339062011-04-06T14:41:00.000-07:002011-04-06T14:52:27.017-07:00R de N<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Lorsqu'on enseigne le romantisme, on en explique notamment l'émergence par les conquêtes de Napoléon Bonaparte. Les sentiments exaltés qui fondent le romantisme touchent à tous les domaines. Exaltation devant la beauté de la nature, devant Dieu, devant la chrétienté, devant la mort, l'amour; devant la patrie. Car 10 ans après la Révolution française, Napoléon a redonné goût à l'amour exalté de la Patrie par ses victoires successives.<br />
Je ne sais pas si la Tunisie peut tenir 10 ans à coup d'immobilisme économique et de règlement de comptes. Je ne sais pas si la Révolution Française aurait pu survivre à un Hamma Hammemi ou à un Rached Ghannouchi ou à Jrad et l'UGTT.<br />
Et j'ignore encore si nous aurons un gouvernement qui nous comblera de victoires non pas militaires mais scientifiques, économiques, sociales; surtout, je me demande si de tels hommes et femmes existaient, est-ce que le peuple souverain les laisserait faire...<br />
Je dis cela non parce que je sous-estimerais ce peuple qui s'est libéré du joug de son oppresseur mais parce que je ne peux faire confiance à cette minorité qui n'a jamais autant occupé les espaces, les usines, les esprits, la presse, les médias et nos cauchemars que maintenant.<br />
Je pense à cette minorité à la violence aveugle et insensée. Quelque soit son bord politique, son idéologie -si elle en a- sa région, ses revendications, ses discours.<br />
Et puis d'un autre coté, les autres, les passionnés. Avides de libertés, de progrès, d'expressivité. Les autres en petits cercles comme des salons littéraires d'un autre âge; qui discutent entre eux. Et ils sont si nombreux. Nous sommes si nombreux que je m'en veux à moi-même. Nous nous prêchons entre nous, entre convaincus. Or le véritable combat ne se fera pas dans des marches qui réunissent des personnes déjà convaincues mais par une union solide et constructive, réelle, concrète, loin des beaux discours. Pourquoi ces petits cercles ne constitueraient-ils pas enfin une gigantesque sphère qui ne manifeste pas entre elle pour se conforter dans ses propres convictions.<br />
De l'autre coté de la rue, la concierge épie les gens, propage les rumeurs, monte les gens les uns contre les autres; crée des listes de cibles à abattre et nous plonge dans une nouvelle ère de haine. <br />
Il semblerait que pendant que certains assassinent la Tunisie, d'autres les regardent en débattant avec passion des détails du crime.<br />
<br />
La Tunisie est entrain d'être assassinée d'un crime passionnel avec une presse à scandales qui en fait ses choux gras parce qu'elle ne sait pas faire d'autre journalisme.<br />
<br />
Passionnel ou pas, le crime est là. Et nous en sommes les témoins.<br />
L'ère du changement, l'ère du renversement, ère des passions, ère de la haine.<br />
<br />
Il serait temps de voir tourner un petit air de raison.<br />
<br />
Et les reste est littérature.<br />
<br />
</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-29083796998752322012011-02-08T15:09:00.000-08:002011-02-08T15:09:08.729-08:00Tristesses engagées, dégagées.<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Le nouveau Ministre du Tourisme, Monsieur Slim Chaker, vient d'exprimer, avec une sincérité déroutante, sa tristesse quant à l'attitude malveillante, agressive et du reste, humiliante de ceux qui ont profité de son ouverture d'esprit pour lui montrer la fermeture des leurs. (http://www.facebook.com/video/video.php?v=455545743238#!/note.php?note_id=185139534859870&id=100002002154987)<br />
<br />
Je suis profondément navrée pour Monsieur Chaker.<br />
Et il n'est pas le seul à être triste.<br />
<br />
Nous sommes nombreux à être très inquiets de voir l'anarchie qui règne, la facilité avec laquelle on insulte les gens, avec laquelle on diffame, on rabaisse et la rapidité avec laquelle des actes si méprisables sont "partagés" via les réseaux sociaux par toutes ces personnes instruites ou non, bien intentionnées ou non qui ne réfléchissent pas, qui suivent le mouvement, un mouvement irrationnel et dont la passion n'excuse pas les dégâts, l'horreur, la tristesse dans laquelle elle plonge les gens, pas seulement ceux qui sont visés, à tort, mais tous ceux qui ont envie de croire en une Tunisie exemplaire.<br />
Des gens de l'expérience et du talent de Monsieur Chaker ou d'Elyès Jouini font honneur à la Tunisie.<br />
<br />
Les hordes qui dans un accès d'hystérie collective ne cessent de hurler "moi moi moi" n'ont, pour moi, aucune excuse, aucun prétexte, ni le besoin, ni la frustration, ni la faim de cette maudite liberté d'expression que l'on a fini par assimiler à la liberté d'insulte ne justifient que l'on s'en prenne à ceux qui essaient de construire, non pas une entreprise, ni une société mais un pays tout entier mis à mal par ses pilleurs, les anciens et les nouveaux.<br />
Quel courage et quel acharnement faut-il avoir pour continuer à avoir envie de rester en Tunisie et aider à la reconstruire.<br />
<br />
Certaines s'engagent, d'autres enragent.<br />
Et que veulent-ils?<br />
Dégage?<br />
Des gages que la Tunisie est entre de bonnes mains sont les CV de ceux qui veulent la servir.<br />
A défaut de leur accorder notre confiance, accordons-leur au moins le bénéfice du doute et une chance de nous montrer leur savoir-faire.<br />
Et à ceux qui ne savent ni attendre, ni espérer, ni observer; ni travailler; ayez l'obligeance au moins, de faire preuve d'un minimum de respect.<br />
<br />
Le respect, c'est ce que l'ancien système n'a jamais su vous accorder.<br />
<br />
Montrez que vous le méritez.<br />
<br />
Certains ont commencé à travailler.<br />
<br />
Et le reste est littérature.</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-51842563623936022362011-01-25T09:22:00.000-08:002011-01-25T09:22:01.254-08:00Le silence est le plus grand des...<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Je me souviens, qu'il y a deux ou trois mois, j'avais commencé un article qui devait avoir la forme d'un conte et qui parlait de la Tunisie. J'ai quelques ébauches de notes jamais publiées encore dans mes archives; ce conte s'appelait "Les larmes de Laverte" et parlait d'une mère trahie par ses enfants.<br />
<br />
Bien entendu, la peur au ventre, je ne l'ai pas écrit ce conte, je l'ai à peine commencé, je savais que je n'aurais pas le courage de le publier et j'ai abandonné.<br />
<br />
Alors contrairement à d'autres, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer à parler, ni à juger, ni à donner des leçons sur la démocratie, je ne vais pas verser dans la démagogie, ni pointer les autres du doigt, ou analyser la situation.<br />
<br />
Il y a un mois, l'ouvrir c'était faire preuve de courage, aujourd'hui c'est faire preuve d'opportunisme.<br />
<br />
Parce qu' observer avec fierté une minute de silence est une insulte à ceux qui sont tombés pour décrier des années de mutisme effarouché.<br />
<br />
Dans le chaos de la cacophonie de ceux qui ont trop à dire et tout à apprendre, je vais observer.<br />
Observer le silence.<br />
<br />
Le silence, lui, sait parfaitement dire deux choses:<br />
ou le mépris<br />
ou le respect.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-19006999584049707132010-11-13T12:46:00.000-08:002010-11-13T15:12:02.054-08:00âme te souvient-il, du fond du paradis...Dans la fuite en avant qui nous fracasse contre les inquiétudes de l'avenir et les aberrations du présent, j'ai été, hier, rattrapée par mes 15 ans.<br />
15 ou 17 je ne sais plus, ces souvenirs si effrayants qui semblent appartenir à quelqu'un d'autre ou à une autre vie, d'autres inquiétudes et l'insolence de la jeunesse à l'intelligence hautaine.<br />
Je ne sais pas comment mes quinze ans ont réussi à me trouver au milieu de la vie adulte, dans le charme de la fragilité nouvelle qui supplante l'insolence du printemps.<br />
Je réalise soudainement que dans le combat acharné que nous menons ou seront amenés à mener, ce n'est pas tant notre futur que nous voulons sauver; c'est notre jeunesse que nous voulons préserver.<br />
Non pas préserver quelque impression de fraicheur, ni le sourire d'un après-midi d'été, Dieu ce que j'ai détesté l'adolescence! Nous voulons préserver l'insolence de la jeunesse, la liberté de cœur, de corps et d'esprit que nous avons su acquérir loin des faux-semblants d'une religion faux-cul qui rabâche sa haine à une société servile, débile.<br />
Quand je pense qu'à 15 ans je trouvais les gens autour de moi idiots, hypocrites et superficiels! Quand je pense que j'abhorrais la société, je réalise que je n'ose même pas aujourd'hui mettre un nom sur la société actuelle, je n'ose la qualifier de rien, tant elle me fait flipper, tant je la refuse, tant je veux en sortir, l'éclater, lui foutre deux baffes sur sa tronche de perverse hypocrite bourrée de culs bénis.<br />
Je veux que mes enfants aient l'insolence de l'intelligence hautaine, le courage de leur liberté, qu'ils soient aussi chiants que je l'étais, aussi arrogants, aussi imbus, qu'ils se prennent les coups qui les remettent par suite dans la réalité de leur intelligence, de leurs capacités, les limites de leurs ambitions, soit; on n'est pas fini quand on a fini par savoir qui on est.<br />
On ne meurt qu'écrasé par la foule lorsqu'on ne sait plus la traverser.<br />
<br />
<br />
Et le reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-88815369404773997252010-09-10T02:11:00.000-07:002010-09-10T02:11:16.221-07:00L'aid de Saint PatrickEn matière de sainteté, ce que l'on aime chez nous, c'est fêter dignement leur achèvement.<br />
Si l'on n'accueille pas en grandes pompes le mois saint, on le mène à la porte des bars avec fanfare.<br />
Qu'il conjugue sa sainteté à la chaleur du mois d'août rend son départ d'autant plus festif.<br />
Ne faisons pas dans la langue de bois, ni dans le politico-religieux correct, le mois saint n'a de sainteté chez nous que le nom qu'il porte et les blasphèmes qu'il engendre chez les jeuneurs fatigués qui le prennent comme excuse pour leur paresse, leur mauvaise humeur, leur insolence et leur grossièretés.Ne s'exaltent pendant le mois saint que les jelbabs à la mode achetés avec bruit pour faire impression à la mosquée du coin lorsque ces dames découvrent avec émotion la prière qu'elles abandonneront sitôt le mois terminé.<br />
Dès minuit, les bars ont ouvert leurs portes, il y a des soifs à étancher, des soifs impossible à faire patienter, à modérer, alors on fête, sans modération, on fête les bars et les bières.<br />
Car chez nous ce qui est saint c'est l'outrance, bars et bières outrageux contre barbes et prières à outrance.<br />
Je me demande de quel côté regardaient les yeux de Dieu hier.<br />
Combien sont-ils à insulter un non-jeuneur et qui se sont rués sur les bars dès hier? Et combien sont-ils qui sortent de la prière et rentrent chez eux insulter leurs femmes, mentir, trahir, voler et tromper?<br />
J'ai toujours cru, naivement, que Dieu regardait les coeurs et non pas les actes. Aujourd'hui les coeurs n'agissent plus, ils battent; ils se battent. En terme d'action, seule la parole est acte, le discours supplante la foi et les actes tournent le dos au discours.<br />
<br />
L'ivresse des coeurs purs ne connait pas de fin, ni fin de mois, ni faim de foie, ni crise de foi.<br />
<br />
Et le reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-64599917051464965782010-08-24T04:18:00.000-07:002010-08-24T04:33:43.846-07:00Autre monde, autre immonde, autre inonde. Je viens de lire cette note de l'excellent blog de Massir, elle y exprime son étonnement devant la piété exacerbée de certains des voyageurs qui étaient dans le même avion qu'elle.<br />
Je dis étonnement, mais je choisis mal mes mots et peut-être suis-je entrain de choisir les mauvais termes car ce dont je voudrais parler c'est de ce terrible malentendu dont cette note fait l'objet, comme nombreuses autres notes, par ailleurs.<br />
Il ne s'agit pas tant d'étonnement que de curiosité.<br />
Si j'ai délibérément choisi de dire étonnement en lieu et place de curiosité c'est justement parce que ceux qui ont commenté cet article ont fait part d'une condescendance sans égale vis à vis de Massir en lui disant qu'elle ne pouvait pas comprendre le bonheur dans lequel vivent ces gens qui consacrent cent pour cent de leur temps à lire le coran.<br />
Et encore une fois, ne vous y trompez pas. Massir a bien précisé <i>LIRE</i>, mais <i>lire</i> pour <i>lire</i>. C'est à dire comme on lit une incantation dans une langue que l'on ne comprend pas. Comme dans les églises ces gens qui chantent des chants religieux en latin sans les comprendre. Il ne s'agit pas de lecture instructive, ou académique ou théologique, non, il s'agit du degré zéro de la lecture, c'est à dire le déchiffrage des lettres.<br />
J'aime le Coran, je le lis beaucoup, et souvent, j'en connais certaines parties par cœur, j'en ai lu plusieurs explications, interprétations. Je suis souvent confrontée à des gens qui défendent avec passion le Coran sans en connaitre un seul verset par cœur, qui l'ont pourtant beaucoup lu et qui passent leur temps à le <i>LIRE</i>.<br />
C'est pour moi une source historique intéressante, je pense qu'il contient des réflexions sur l'âme humaine qui sont pertinentes, j'aime les histoires qu'il contient, j'en aime aussi la rhétorique, l'intertextualité.<br />
Mais les co-voyageurs de Massir, qui poussent la piété jusqu'à prier dans le couloir de l'avion et qui sont en kamiss pour les hommes et en niqab pour les femmes, ne le lisent ni pour la rhétorique, ni pour les informations, ni même pour les commandements religieux qu'il contient.<br />
Ils le lisent pour lire, comme pour s'en imprégner, plus par superstition que par piété en réalité.<br />
Ce qui m'a choquée c'est que tout au long de la note, Massir ne cessait de répéter qu'elle ne portait aucun jugement mais que ce monde où les gens lisent sans lire et consacrent toute leur énergie autour du seul religieux (et elle ne parlait pas que de l'Islam) était un monde qu'elle ne comprenait pas. Et pourtant, les commentaires ont rapidement fusé dans du "ces gens sont plus heureux que toi, rabbi yehdik, etc."<br />
Si Massir s'est efforcée de ne porter aucun jugement, ses lecteurs, eux, se sont empressés de la condamner, comme d'habitude.<br />
Car dans ce monde qu'elle ne comprend pas, l'autre est immonde s'il ne s'immerge pas dans le religieux qui inonde.<br />
Si Massir avait parlé de quelque religion hindoue qu'elle aurait découverte au fin fond de l'Inde lors d'un voyage et si elle avait dit qu'elle ne comprenait pas ce monde, je pense qu'elle n'aurait eu aucun commentaire du genre "rabbi yehdik". Peut-être n'aurait-elle eu aucun commentaire ou peut-être un des ces excités qui se ruent sur son blog uniquement pour le descendre lui aurait-il répondu que ces pauvres hindous qui consacrent leur vie à cette religion bizarre n'avaient pas eu la chance d'être éclairés par l'Islam. En d'autres temps, les missionnaires catholiques couraient à travers contrées lointaines justement pour apporter la lumière de la Chrétienté aux sauvages.<br />
Non, de nos jours, on n'a pas le droit d'être curieux devant une pratique que l'on ne comprend pas.<br />
Car dans le monde tel qu'il est aujourd'hui ceux qui sont d'un autre monde maintenant ce sont nous, nous sommes l'autre monde, l'autre immonde que l'autre inonde de haine et de jugements. <br />
<br />
Mais ne nous étonnons pas trop non plus de ces réactions.<br />
Si la curiosité de Massir est passée pour un étonnement déplacé, c'est que nous sommes de plus en plus dans un monde où la curiosité n'est plus de mise. On s'étonne de la force de Dieu, des miracles facebookiens de l'Islam, mais on n'est pas curieux de découvrir ce qui se cache derrière cette montée spectaculaire de la bêtise, de l'intolérance et du retour sans grâce de réflexions et pratiques moyenâgeuses. On n'est même pas curieux de découvrir le véritable sens de l'Islam, ni ses valeurs fondamentales.<br />
<br />
Si Massir s'est efforcée de réfléchir à ce monde sans le juger, ceux qui lui ont répondu l'ont jugée sans réfléchir.<br />
<br />
Faculté de jugement, faculté de pensée sont aujourd'hui curieusement séparées.<br />
<br />
Et le reste est littérature.<br />
<br />
<br />
http://massir.blogs.psychologies.com/mon_massir/2010/08/un-autre-monde.htmlAsma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-81507353833675253932010-08-02T17:50:00.000-07:002010-08-03T02:07:31.320-07:00Ce dont je me souviens de BourguibaJe me souviens très certainement de la mort de Bourguiba, comme tout le monde.<br />
Je crois que chacun d'entre nous se souvient de l'endroit où il était et de ce qu'il faisait au moment où nous avons appris le décès du grand homme. Tout comme tout le monde se souvient de l'endroit où il se trouvait et ce qu'il faisait au moment de l'effondrement des Tours le 11 septembre.<br />
Je ne fais pas de plaidoyer pathétique, ni de la sous-politique.<br />
Je veux vraiment me souvenir de ce dont je me souviens.<br />
Je me souviens, enfant, des extraits quotidiens de ses discours, je me souviens de ce rituel paternaliste, me souviens que cela organisait la journée, la soirée, que ça voulait dire que c'était l'heure du journal télévisé, qu'on irait se coucher dans une heure à peu près.<br />
Je me souviens des vidéos en été où on le voyait se baigner à Monastir. <br />
<br />
Je me souviens des émeutes du pain, notre maison avait été attaquée et mon grand-père avait tiré sur l'un des assaillants pour faire fuir la foule qui voulait pénétrer chez nous, je me souviens de la peur, je me souviens des jets de pierres sur notre voiture et des gens amassés sur le pare-brise de ma mère qui tentait de foncer dans le tas pour que nous puissions nous échapper.<br />
Je me souviens de la maison de ma tante, pas loin de l'Avenue de la Liberté, nous y étions tous réfugiés et c'était la première fois que nous dormions avec mes parents ailleurs que chez nous, dans une autre maison, je crois aussi que c'est bien la seule fois où nous avons passé la nuit, en famille, ailleurs que dans notre maison.<br />
<br />
Je me souviens de la peur. Et des vains efforts de ma mère pour calmer mon angoisse.<br />
<br />
<br />
Je me souviens que nous attendions que Bourguiba parle à la télé, parce que nous savions que Bourguiba allait nous sauver. Et Bourguiba a parlé et les émeutes se sont arrêtées.<br />
Nous sommes sortis alors, avec mes cousins, nous sommes sortis acclamer Bourguiba.<br />
Dans mon souvenir je crois l'avoir vu, ou peut-être était-ce juste sa voiture, j'avais cinq ans et mon cousin me portait sur ses épaules et j'ai scandé dans la rue "Yahia Bourguiba" et je me souviens l'avoir scandé avec conviction et joie parce que je pensais, moi, ce jour-là, que nous rentrions chez nous grâce à lui.<br />
Et en rentrant à la maison, il y avait la vitre cassée, près des escaliers, une trace de tir aussi sur un mur.<br />
Après cet épisode, mes parents ont installé du fer forgé à toutes les fenêtres.<br />
Et depuis, j'ai une phobie indicible de la foule. Dès que je vois une foule, je tourne presque de l'œil, j'ai des sueurs froides et je suis convaincue que quelque chose de violent va arriver.<br />
Depuis, j'ai aussi peur de tous les bruits qui ressemblent à des bruits de tir, j'ai une peur bleue des feux d'artifices et je me bouche les oreilles du début jusqu'à la fin, j'ai peur des ballons parce que j'ai peur qu'ils éclatent.<br />
Je revois encore mon grand-père, fusil à l'épaule, tirer dans la foule et pourtant, aujourd'hui encore, dans ma tête, ce n'est pas mon grand-père qui nous a sauvés, c'est Bourguiba.<br />
<br />
Plus grand qu'un grand-père, un père. Le Père de la Nation.<br />
<br />
<br />
Il y a un orphelinat très connu en Tunisie, ça s'appelle les Enfants de Bourguiba.<br />
<br />
<br />
Et le reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-4401448670649407432010-06-29T14:37:00.000-07:002010-06-30T07:24:25.932-07:00Voluptés du mensongeLe mensonge.<br />
Mon ennemi juré, ce que je déteste le plus, l'horreur, la bassesse.<br />
Il n'y a rien au monde que je déteste autant que le mensonge, c'est l'antichambre de la trahison, c'est une humiliation sournoise de l'autre, le mensonge est ce par quoi toute la bassesse du monde commence, c'est le fondement même du mal que l'on peut faire à l'autre.<br />
<br />
Je ne prétends pas n'avoir jamais menti, je n'en suis pas fière, il y a derrière ces mensonges, aussi petits fussent-ils ma propre bassesse, ma lâcheté, je me console en me disant que j'ai très peu menti, que je n'ai jamais trahi, ces mensonges me font mal tout de même et si je devais croire en l'existence d'une quelconque balance au sein de laquelle s'entasseraient nos actions, je pense que ces mensonges sont ce qui la fera chavirer, aussi petits soient-ils, aussi insignifiants, je ne suis pas moi-même quand je mens, avant même de trahir l'autre, je me trahis moi.<br />
<br />
Mais je découvre avec l'âge et avec effarement que non seulement tout le monde ment mais qu'en plus tout le monde est fier de mentir. De cette lâcheté qu'on appelle mensonge, ils tirent de la grandeur, une forme de supériorité, un bien-être même.<br />
C'est leur façon d'être, un mode de vie.<br />
Leur volupté, leur érotisme, leur sex appeal.<br />
<br />
Se rendent-ils seulement compte de la blessure causée à l'autre quand il découvre avoir été abusé? Peut-être en éprouvent-ils du plaisir?<br />
<br />
Voluptueux mensonge, une douleur dans le plaisir.<br />
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Et le reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-87641421923093526012010-06-20T16:41:00.000-07:002010-06-21T02:04:32.162-07:00Heureux, trop heureux.Originellement, ce post devait s'intituler: "mais enfin pourquoi se voilent-elles?"<br />
Puis j'ai repensé au cas de cette femme qui avait décidé de se voiler au moment où la vie lui souriait le plus.<br />
Elle avait attendu des années durant d'avoir enfin un enfant, d'acheter enfin sa maison, de pouvoir enfin de permettre mille et une folies. Et au moment où elle a obtenu tout cela, elle s'est voilée.<br />
Jeune et belle, la vie lui sourit à quarante ans passées, elle obtient ce qu'elle n'espérait plus obtenir.<br />
D'une façon générale, le parcours classique de la voilée, c'est ou l'endoctrinement par les amies appuyées par les télévisions satellites arabes et surtout par les hommes qui les entourent et qu'elles convoitent, ou cette fameuse descente aux enfers fantasmagoriques de ce scénario atroce supposé attendre les hommes une fois le pied dans la tombe. Cette seconde catégorie vient essentiellement au voile après un décès douloureux dans leur environnement proche.<br />
J'ai réalisé que dans le cas de la femme dont je vous parlais tantôt, c'est surtout la peur de perdre ce bonheur inespéré qui l'a poussée à porter le voile.<br />
Ce n'est pas tant pour remercier Dieu de lui avoir accordé ce qu'elle désirait que pour lui faire un sacrifice.<br />
Elle a offert à dieu, comme on offrait à Apollon ou à Venus, sa beauté, sa jeunesse.<br />
Prenez ma beauté mon dieu, prenez ma jeunesse, tout ce que je possède prenez-le mais laissez-moi jouir du bonheur que vous m'avez enfin accordé.<br />
Mais s'il y a dans ce cheminement énormément de souffrance, car cette femme a souffert et pas qu'un peu, avant de voir venir à elle ce bonheur, il n'en est pas de même pour non seulement les filles et femmes voilées dans notre pays, mais pour notre société toute entière.<br />
En définitive, ce qui cause la dérive de notre jeunesse, de notre société, c'est bien cela, ils sont <i>trop</i> heureux.<br />
Imaginez ce pays où les gens ont oublié ce qu'était le militantisme, la souffrance, ce que c'était que de se battre pour obtenir quelque chose.<br />
Regardez cette société où n'importe quel match de foot de la division d'honneur peut ravir des milliers de personnes, regardez les cafés où les bonheurs simples s'affranchissent de toute philosophie de vie pour devenir des bonheurs idiots.<br />
Il y a encore quelques années, la chicha nationale et sa jumelle la chkobba (ou le rami, ou encore la belote) avec deux trois bonnes discussions sur le foot suffisaient à ravir tout le pays.<br />
Une petite bière de temps à autre, ou une bouteille de vin, ou une bonne beuverie constituaient la cerise sur le gâteau.<br />
Mais voilà que peuple heureux, trop heureux, réalisa grâce au waswess khanness de Iqra et compagnie qu'il fallait justement qu'il approfondisse ce bonheur en creusant un peu plus vers le ciel.<br />
Il décida alors de sacrifier un peu de ce bonheur insoutenable (l'expression est empruntée à Ira Levin, du titre de son livre) afin de mieux le mériter.<br />
C'est ainsi qu'entre deux grossièretés au bon vieux café, vinrent s'immiscer entre la première chicha et la troisième chkobba deux paroles d'évangile puisée dans les sources non coraniques mais y ressemblant. Je dis non coraniques car il est rare que nos chichistes et nos ramistes et chkobbistes eussent jamais appris un seul verset coranique. Mais ils défendent ce qu'ils ne connaissent pas avec une virulence extrême, ils y mettent leur honneur, le sang de la belote, les larmes finies du noufi à pari défendant. Non on ne touche pas à la parole sacrée que nul ne connait, n'a lue mais dont on a entendu parler, tel un saint graal que personne ne se fatiguerait à chercher.<br />
On reproche souvent à notre pays de lésiner sur l'information, de prétendre que tout va bien.<br />
Mais en réalité, ce n'est pas une déformation de l'information, tout le monde va bien.<br />
Ils étaient trop heureux, ils ont sacrifié à la mode de la parole divine, ils ont pris de la profondeur, ils méritent leur bonheur, ah cet homme tunisien merveilleusement accompli qui construit sa maison, gagne bien sa vie, vainc au rami et a sincèrement l'intention, dans dix ans, d'abandonner la beuverie et d'aller louer Dieu se déplaçant du fond de sa Tunisie à la superficie de la Mecque, pèlerinage nettoyant, Monsieur Propre Salle de Bain, homme parfait que tu es, toi, qui as tout, travail, foyer, femme au foyer, deux trois versets incomplets et ta revanche au rami, tu la tiens ta vie, ta vie d'homme heureux, trop heureux.<br />
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Et les reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-91016220828571009372010-06-07T18:59:00.000-07:002010-11-13T12:09:08.606-08:00Ondes et ondines<div style="text-align: justify;">Il arrive de temps à autre, quand par lassitude des petites et grosses déceptions de la vie, que j'amarre la bateau qu'est ma vie à un port de passage pour l'y reposer.</div><div style="text-align: justify;">On croit à tort que certaines de ses brisures peuvent être réparées à ces ports, ce n'est pas là le dessein; en réalité, le spectacle est assez époustouflant. </div><div style="text-align: justify;">à bord du navire on voit les marins, ces gens que l'on rencontre tout au long de la vie et qu'on prend avec nous, bon gré, mal gré, à bord de ce navire qu'est la vie. Et tous ces marins s'agitent ou s'endorment à mesure que l'on les oublie ou qu'on les dépasse, à mesure qu'ils nous survivent ou qu'ils trépassent.</div><div style="text-align: justify;">Dans les caisses du navire, les objets qu'on amasse, vains objets, précieux objets qu'à la fin on abandonne sur le port ou que l'on casse.</div><div style="text-align: justify;">Dans la cale, les enfants que l'on a été, dans la cale qui rament sur les flots géants et les ondes tristes, de leurs petites mains, bras surfaits et genoux écorchés et tiennent la rame et poussent le bateau.</div><div style="text-align: justify;">Et les rêves et désirs qui gonflent les voiles, s'accrochent au vent, bombent le torse ou vous tournent le dos, transportent la vie et aident l'enfant qui rame son âme au fond du bateau.</div><div style="text-align: justify;">Mais à ce havre de paix, souvent, sitôt l'équipage reposé, l'espoir s'ennuie et crie à la cale d'embrasser la flamme et rouler sur l'eau, l'enfant à la rame, le désir aux fourneaux, les rêves à la voile au port tournent le dos.</div><div style="text-align: justify;">Sur ondes et ondines, je suis le bateau qui revire et chavire volant dans les flots. </div><div style="text-align: justify;">L'enfant dans ma cale regarde la voile qui se gonfle de sa rame et le porte si haut.</div><div style="text-align: justify;">Le bois de ma vie je l'ai fait de ma peau, de mes joies, mes envies, mes ratés et râteaux. </div><div style="text-align: justify;">Au port que je quitte je vois les bateaux qui, rarement quittent le port vers l'eau.</div><div style="text-align: justify;">Tristes navires aux mats nus, qui regardent les voiles qu'ils n'ont jamais connues.</div><div style="text-align: justify;">Tristes navires qui jamais ne chavirent ni ne prennent l'eau. Les pires de mes nuits et les amours endeuillées ont une joie de vie dans le plus sombre des flots que jamais de la vie ne connaitront ces bateaux. </div><div style="text-align: justify;">Ondes et ondines, recevez le bateau dont le bois est ma peau.</div><div style="text-align: justify;">L'enfant qui rame siffle une cantine qui grimpe aux mats et souffle à la voile: hymne à la vie qui s'empare des mots, rêves et brisures, vogue le bateau sur...</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Le reste est littérature. </div><div style="text-align: justify;"><br />
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</div>Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8010013472266672883.post-90709009824856015672010-06-03T16:26:00.000-07:002010-06-03T16:46:23.916-07:00Des intérêts et désintérêt des épouses.Vu sur FB l'autre jour une jeune femme qui avait marqué comme <span style="font-style: italic;">Interests</span>: Mousalsal Assi (pour ceux qui n'ont pas de grand-mère, c'est un soap opéra turque qui ne raconte rien à part des amours contrariées et des maisons à grands tapis) et, je cite, "lire des livres de religion".<br /><br />Parfait, elle fera une excellente épouse.<br /><br />Et le reste?<br />Quels restes?<br /><br />Le reste est littérature.Asma Ahmadihttp://www.blogger.com/profile/11251627555419360343noreply@blogger.com3