Il existe un texte de Yasmina Reza, plus connue pour ses pièces de théâtre à succès et d'ailleurs très brillantes; un texte qui s'appelle "Une Déception".
C'est un père qui raconte à quel point il est déçu par la façon dont sa famille a évolué mais qui est surtout déçu par son fils. Déçu car son fils était "un homme heureux".
"Comment ai-je pu, moi, engendrer, un homme heureux?"
Le bonheur pour le personnage de Reza n'est que l'expression de la bêtise.
J'y repense en ce moment avec l'approche des fêtes, c'est, communément, le moment de dresser le bilan.
Que m'a donc apporté cette année? Suis-je plus proche du bonheur?
Et si la quête du bonheur n'était finalement qu'une résistance farouche à l'intelligence? Et par intelligence, j'entends philosophie.
Les clichés disent que ceux qui ont l'esprit tranquille dorment d'un sommeil profond.
Quelle vie espère-t-on si la quête du bonheur est la quête d'un esprit endormi profondément?
Le bonheur donne-t-il un sens à la vie ou au contraire, lui retire-t-il toute signification pour n'en faire, en définitive qu'une belle déception. Une déception, mais belle.
Alfred de Musset disait "nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert" car nul ne voit de profondeur à sa vie tant que la souffrance n'a visité son coeur ni son esprit.
Que je plains ceux qui n'ont jamais bousculé leurs certitudes morales, leurs croyances religieuses, leurs repères sociaux. Comment vivent donc ceux dont l'esprit n'a jamais souffert? vivent-ils seulement?
Il arrive souvent que la première souffrance véritable que l'on rencontre soit une souffrance du coeur. La forme la plus douce en serait, caricaturalement, le chagrin l'amour et la forme la plus douloureuse, la perte d'un être cher.
Il arrive tout aussi souvent, dans notre société, j'en connais et vous en connaissez tous, certainement, qu'à la perte d'un être cher on se tourne vers la religion. La conscience de la mort, le sentiment de culpabilité lié à celui de la disparition, le désir de plaire à Dieu pour mourir plus tardivement (ou ne pas mourir d'ailleurs, on espère bien le paradis éternel quand on est fervent pratiquant) tous ces facteurs et bien d'autres plus complexes encore, poussent certains vers Dieu.
La religion est l'opium du peuple, oui, l'aphorisme aura parcouru des siècles sans prendre une ride et sans entamer le religieux non plus. La religion est surtout l'opium de l'esprit, on n'aura rien trouvé de meilleur pour aider l'esprit à s'endormir profondément.
Si l'esprit était déjà un habitué de ces siestes profondes, il va de soi qu'il ne demandera pas mieux que de s'adonner à nouveau à ces "grâces" matinées.
Victor Hugo, décrivant un enfant qui joue aux cotés du cadavre de sa mère a dit: "Le chagrin est un fruit ; Dieu ne permet pas qu'il pousse sur une branche trop faible."
Il en est ainsi des esprits trop faibles, le chagrin ne peut y pousser car la philosophie n'y a pas sa place.
Très vite, la "quête du bonheur" reprend le dessus, pour fuir une déception on se tourne vers une autre déception.
Le bonheur ce n'est qu'une déception avec un bel épithète, une belle déception.
Si chercher le bonheur peut donner un sens à une vie, le trouver a de forte chances de lui ôter tout sens.
Être heureux dans une vie insignifiante.
Dans la vie, il faut choisir ses déceptions.
Tout est question de choix, le libre-arbitre c'est l'enfer du choix qui vous sauve du paradis de la bêtise.
Entre la quête du sens et la quête du bonheur, il faut choisir.
Et qui sait? Les deux voies pourraient, par un hasard heureux, un jour se croiser, l'espace d'un instant, seulement car, mon Dieu, si cela s'éternisait, cela serait certainement la pire des déceptions.
Dieu a dit dans le Coran "Al Sirat al mastaqim, sirat allathin an3amta 3alayhom, lé al maghdhoubi
alayhom" ( La Voie Droite, la voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non celle de ceux qui ont mérité Ta colère ni celle des égarés ! )
Ne sont probablement pas les égarés ceux que l'on croit. Je doute fort que la Voie Droite soit celle d'esprits endormis ambitionnant la déception, fut-elle belle.
Et le reste est littérature.
C'est un père qui raconte à quel point il est déçu par la façon dont sa famille a évolué mais qui est surtout déçu par son fils. Déçu car son fils était "un homme heureux".
"Comment ai-je pu, moi, engendrer, un homme heureux?"
Le bonheur pour le personnage de Reza n'est que l'expression de la bêtise.
J'y repense en ce moment avec l'approche des fêtes, c'est, communément, le moment de dresser le bilan.
Que m'a donc apporté cette année? Suis-je plus proche du bonheur?
Et si la quête du bonheur n'était finalement qu'une résistance farouche à l'intelligence? Et par intelligence, j'entends philosophie.
Les clichés disent que ceux qui ont l'esprit tranquille dorment d'un sommeil profond.
Quelle vie espère-t-on si la quête du bonheur est la quête d'un esprit endormi profondément?
Le bonheur donne-t-il un sens à la vie ou au contraire, lui retire-t-il toute signification pour n'en faire, en définitive qu'une belle déception. Une déception, mais belle.
Alfred de Musset disait "nul ne se connait tant qu'il n'a pas souffert" car nul ne voit de profondeur à sa vie tant que la souffrance n'a visité son coeur ni son esprit.
Que je plains ceux qui n'ont jamais bousculé leurs certitudes morales, leurs croyances religieuses, leurs repères sociaux. Comment vivent donc ceux dont l'esprit n'a jamais souffert? vivent-ils seulement?
Il arrive souvent que la première souffrance véritable que l'on rencontre soit une souffrance du coeur. La forme la plus douce en serait, caricaturalement, le chagrin l'amour et la forme la plus douloureuse, la perte d'un être cher.
Il arrive tout aussi souvent, dans notre société, j'en connais et vous en connaissez tous, certainement, qu'à la perte d'un être cher on se tourne vers la religion. La conscience de la mort, le sentiment de culpabilité lié à celui de la disparition, le désir de plaire à Dieu pour mourir plus tardivement (ou ne pas mourir d'ailleurs, on espère bien le paradis éternel quand on est fervent pratiquant) tous ces facteurs et bien d'autres plus complexes encore, poussent certains vers Dieu.
La religion est l'opium du peuple, oui, l'aphorisme aura parcouru des siècles sans prendre une ride et sans entamer le religieux non plus. La religion est surtout l'opium de l'esprit, on n'aura rien trouvé de meilleur pour aider l'esprit à s'endormir profondément.
Si l'esprit était déjà un habitué de ces siestes profondes, il va de soi qu'il ne demandera pas mieux que de s'adonner à nouveau à ces "grâces" matinées.
Victor Hugo, décrivant un enfant qui joue aux cotés du cadavre de sa mère a dit: "Le chagrin est un fruit ; Dieu ne permet pas qu'il pousse sur une branche trop faible."
Il en est ainsi des esprits trop faibles, le chagrin ne peut y pousser car la philosophie n'y a pas sa place.
Très vite, la "quête du bonheur" reprend le dessus, pour fuir une déception on se tourne vers une autre déception.
Le bonheur ce n'est qu'une déception avec un bel épithète, une belle déception.
Si chercher le bonheur peut donner un sens à une vie, le trouver a de forte chances de lui ôter tout sens.
Être heureux dans une vie insignifiante.
Dans la vie, il faut choisir ses déceptions.
Tout est question de choix, le libre-arbitre c'est l'enfer du choix qui vous sauve du paradis de la bêtise.
Entre la quête du sens et la quête du bonheur, il faut choisir.
Et qui sait? Les deux voies pourraient, par un hasard heureux, un jour se croiser, l'espace d'un instant, seulement car, mon Dieu, si cela s'éternisait, cela serait certainement la pire des déceptions.
Dieu a dit dans le Coran "Al Sirat al mastaqim, sirat allathin an3amta 3alayhom, lé al maghdhoubi
Ne sont probablement pas les égarés ceux que l'on croit. Je doute fort que la Voie Droite soit celle d'esprits endormis ambitionnant la déception, fut-elle belle.
Et le reste est littérature.